Alain Delon présente un film d'Alain Delon, réalisé par Alain Delon, joué par Alain Delon.... N'oublions pas que dans les années 1980, l'acteur était en pleine phase mégalo, s'exprimant dans les médias à la troisième personne, et où il figurait en énorme sur les affiches, le plus souvent dans des polars. Là, pour son deuxième et dernier film en tant que réalisateur, il est même présent deux fois sur l'affiche, au cas où on aurait un doute ! Certes, je suis ironique, un chouia, mais je m'attendais à tellement pire que j'ai surpris en bien.


Notre Delon national sort de prison après huit ans de cabane, et il est le seul à connaitre l'emplacement de diamants qu'il a volé, et dont un gang rival cherche à le faire chanter, quitte à buter ses anciens partenaires. Déjà, il faut savoir qu'Alain a un fort appétit sexuel, car il couche avec trois femmes, dont la première à peine sorti de prison, en tout bien tout honneur, je précise ! Ensuite, c'est un polar couillu où le pétoire est fréquemment utilisé, aussi bien sur des petites frappes comme Richard Anconina que sur les gros bonnets comme François Périer, impeccable en caïd qui prête d'ailleurs Anne Parillaud à Delon comme un objet ; une fois utilisée, elle lui revient. Mais c'est mal connaître la jeune femme, par ailleurs compagne à l'époque de notre Samouraï, et qui préfère rester avec lui. D'ailleurs, pour parler d'Alain, je le trouve étonnamment bon, car loin d'être dans le registre bourrin, violent, il a une part de second degré que je trouve rafraichissante. En particulier ses rapports avec Pierre Mondy, qui a emprunté le pardessus de Columbo, et qui joue un inspecteur de police, qui le traite limite comme un valet comme cette scène assez drôle où ce dernier fait irruption dans la chambre d'hôtel où Delon et Parillaud ont passé la nuit ensemble, et que c'est lui qui leur donne leur plateau au lit pour le déjeuner !


Bon, après, il faut croire que si Delon aime les femmes, il n'a pas tort, il ne peut s'empêcher de leur coller des baffes, au moins à l'une d'elles, il a tort, bien que celles-ci aiment bien se dépoiler devant lui. Si il pouvait être aussi efficace avec un flingue que galant avec la gent féminine... Là, il y a de quoi hurler.
Mais le réel bémol du film est dans musique, signée Christian Dorisse, que je trouve insupportable, où le thème principal est répété en boucle. Quant à l'histoire, elle est au fond sans grande surprise, ni retournement de situation final, asseyant Delon sur son trône de roi du polar à cette époque, et où il dédiera son film à son maitre René Clément.


Disons que pour une soirée gros calibre, ça peut passer, mais c'est surtout que Le battant sonnera la fin du réalisateur Alain Delon.

Boubakar
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le 9 mai 2020

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