Alain Delon présente. Alain Delon a son nom encadré au générique. Alain Delon a réalisé. Co-écrit. Produit. Alain Delon est partout à part dans la scène d'introduction. Il est même en double sur l'affiche. Même si moi je préfère son air blasé sur celle de L'Ours en peluche. Mais c'est une autre histoire.
Alain Delon sait tout mieux que tout le monde. Il a tout prévu. Il sait où sont les bijoux. Il sait comment duper Pierre Mondy en Inspecteur Columbo du pauvre. Et puis comme ce n'est que Pierre Mondy, il n'a pas eu trop à se fouler. Et même quand Alain Delon se trouve dans la panade, il y a Anne Parillaud qui arrive pile à ce moment-là pour le tirer du pétrin.
Les femmes, parlons-en d'ailleurs. Deux fois plus jeune que lui, elles finiront toutes dans le lit d'Alain Delon. Notamment Anne Parillaud déjà peu farouche dans Pour la peau d'un flic et qui récidivera dans Le Battant deux ans plus tard.
Si on n'atteint pas encore le sommet de nanardise des Delon de la fin des années 80/début 90, avec Le Battant on est quand même loin de la période où il savait alterner film d'auteur et films plus commerciaux. Il y a quand même une atmosphère froide et sombre intéressante. Et comme un changement d'époque à laquelle Delon n'est pas préparé et dont il ne cherchera pas à s'adapter. J'en veux pour preuve les personnages secondaires : Gino Ruggieri, Sylviane, Clarisse, Mignot,. De vieux copains, complices, conquêtes ayant tous refait leur vie pendant ses huit années passées au trou et qui lui raconteront que tel ou tel ancien collègue est mort. Là où, lui, il est encore enfermé dans le passé. Dans les années 70. Ou plus loin. Le film étant dédié à René Clément..