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De l’art des rôles, dans la vie et ailleurs

Une des qualités du film, c’est de parler du narcissisme des acteurs sans tomber dans le nombrilisme, ni le cabotinage (et l’énergie) des Ogres (Léa Fehner) illustration plus criante de la dévoration (cantonnée aux planches et à l’itinérance, un autre monde) là où Victor Rodenbach préfère une comparaison plus posée des pratiques théâtrale et cinématographique, dans une réflexion bien vue mais maladroite sur tous les rôles qu’on peut avoir, sur scène comme dans la vie et leurs interconnexions, notamment quand le privé se mêle au public : travailler avec sa compagnon, licencier sa compagne (ou l’inverse).

Il y a un beau contingent de scènes drôles (« je me présente, je m’appelle Henri ») et de répliques acerbes (« pourquoi il ne court pas plus vite ?!!!») mais on aurait aimé plus, pour conserver l’allure qui va bien.

La belle trouvaille des regards amoureux et muets, mais avec retranscription à l’écran, façon sms, de leur signification, aurait dû être plus utilisée.

À étoffer son registre de gendre idéal, William Lebghil va acquérir une lissitude qui n’aura comme seul volume que sa coiffure, enfin peut-être, alors que la scène avec les enfants montre qu’il a plus de talent et de relief, et qu’il pourrait tailler des croupières à plus d’un comique. Jérémie Laheurte a plus de coffre, presque inquiétant dans le mauvais rôle du possédé, et aurait mérité plus de présence dans ce triangle plus esquissé que dessiné. Quant à Vimala Pons, elle parvient à rayonner dans des survêtements de mauvais goût des années 80, c’est dire si cette circacienne et native du Kerala a la gniaque, une grosse tête sur laquelle reposent parfois des motos, et un avenir au cinéma (elle se disperse dans d’autres vies) malgré son âge, comme par ailleurs Aloïse Sauvage elle aussi passée par le cirque, voire aussi Louise Courvoisier (Mano a mano). Dans les rôles secondaires, à part Pauline Bayle (aussi au scénario), beaucoup de déceptions.

À la photographie, Victor Seguin (@victor_seguin ) a fait du bon travail, et certains plans fixes sont somptueux.

chatcaquetant
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le 26 déc. 2024

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