Produit dans des conditions rocambolesques (Chabrol a quasiment "piqué" un héritage de la famille à sa première épouse pour faire le film tout seul, et en devenant réalisateur d'emblée), c'est un très beau film, où une certaine mélancolie règne sur une histoire plutôt sombre et personnelle.
On y voit des acteurs, à leurs débuts, qui feront de grandes carrières : Jean-Claude Brialy, Gérard Blain et la sublime Bernadette Laffont. La mise en scène de Chabrol est assez gracieuse, tout en travellings lents, et éclairé à la manière d'un film noir, ce qui lui apporte un poids, comme la fatalité qui pèse sur le couple Laffont-Blain dans l'histoire.
Si ce film est surtout connu, c'est parce qu'il est celui qui a lancé la nouvelle vague, avec les Truffaut, Godard et consorts. Mais il ne faut pas hésiter à le voir en tant que tel, non pas en tant que révolution du langage cinématographique, mais comme un bon film dramatique, où l'on suit un homme qui veut sauver son ami, tombé dans la déchéance à la suite d'un drame personnel.
Retenez bien son nom : Claude Chabrol ! Vous êtes sûrs que vous en entendrez parler...