Le film (ou bien le roman d'Aragon dont il est l'adaptation) manque de relief pour dépasser l'académisme, voire parfois une vraie banalité. Les vacances estivales que quelques citadins passent dans le château du comte de Sainteville commencent sous les meilleurs auspices. Le soleil, la nature bucolique, les premiers émois adolescents et les amours de vacances des parents constituent un cadre et une période romantiques -trop idylliques pour n'être pas éphémères- qui seront suivis nécessairement par des lendemains plus sombres. Ainsi des querelles familiales jusqu'alors contenues se font jour tandis que la guerre qui se profile marquera la fin d'une époque. Auparavant, Christian de Chalonge se consacre à l'anecdotisme des vacances à la campagne.
Dans la demeure du sympathique Monsieur de Sainteville cohabitent ses neveux qu'il a invités et une famille de locataires lyonnais. Le film est le récit de cette villégiature partagée, qui fera de beaux souvenirs d'enfance. Au-delà de quelques incidents dus à la promiscuité, de Chalonge s'applique surtout à suggérer une impression de bonheur insouciant, inséparable de la splendeur radieuse de la nature, puis d'un enchantement menacé. Mais, si les personnages sont attachants, tour à tour fantaisistes et graves, aucun d'eux n'est véritablement singulier ou profond, sans doute parce qu'il s'inscrit dans une mise en scène un peu fade. C'est la faiblesse du film de n'avoir pas un point de vue original ou plus personnel.