La souffrance du spectateur.
Dernier film de la collaboration Serrault/Mocky (11 films au compteur !), Le bénévole est une catastrophe à plus d'un titre.
Passe encore de voir des comédiens en faire des caisses, c'est un peu le genre du Mocky Circus, mais là, voir un tel niveau d'amateurisme, c'est limite une insulte à l'intelligence.
D'une, le récit est incompréhensible (en gros, c'est un interné qui devient président d'une association de bénévoles par accident), de deux, l'image est d'une laideur insoupçonnée (et bonjour les fautes de raccords, en passant du soleil au mauvais temps en l'espace d'un plan !), et de trois, on ne croit à rien. Car il faut dire que chaque personnage soit typé de manière grossière (entre Yvan Le Bolloch' qui zozote, Bernard Farcy qui doit s'assoir toutes les dix secondes ou la grosse verrue de Bruno Solo...).
Ça dure 80 minutes, mais je vous assure, et c'est rare, que ça a été une douleur de chaque instant pour finir cette pseudo-histoire. Je ne sais pas si les faibles moyens de Mocky ou le temps de tournage très court doit tout excuser, mais merde ! Même certains courts-métrages amateurs sur le net sont plus soignés.
Pourquoi un 2/10 alors, bien que je descends le film depuis le début ? Pour son casting hallucinant (Michel Serrault, Bruno Solo, Yvan Le Bolloch', Bernard Farcy, Jean-Claude Dreyfus et .... Plastic Bertrand en prêtre !), la musique de Vladimir Cosma, et le plaisir de voir que l'action se passe à Agde (sans nudistes, ou presque, l'espace de quelques secondes).
Dans les bonus du dvd, il est dit que le film n'est jamais sorti au cinéma, le réalisateur ayant fait une tournée de salles en salles pour montrer son film, et parce que le distributeur n'y croyait pas. Et si ce dernier avait raison ?