Intime confection
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Deux ans après le lumineux et émouvant Adam, Maryam Touzani signe son retour en nous invitant à plonger les yeux dans Le Bleu du Caftan.
Au cœur de la médina de Salé, Mina et Halim partenaire à la vie comme au travail sont unis par la tradition ancestrale du maalem. C’est avec fierté que Mina s’occupe de la boutique, pendant qu’Halim dans l’atelier perpétue le précieux travail de tissage.
Mariés depuis de nombreuses années, ils partagent au quotidien complicité et amour de l’artisanat.
Mina est une femme pleine d’assurance, au caractère ferme. Halim est plus doux et taciturne. Mina et Halim se complètent. Toutefois, cet équilibre n’est pas tout à fait véritable. Halim vit de temps à autre au Hamam des rencontres interdites, qu’il faut taire et dissimuler.
Mina a appris à vivre avec, Halim ne restant pas moins un tendre époux, qui à toute épreuve a toujours été là pour elle.
Alors que la maladie de Mina récidive, l’arrivée d’un apprenti maalem est un espoir pour perpétuer cette tradition malheureusement délaissée ; pour Halim, cette rencontre pourrait constituer un nouveau chapitre de vie.
A travers cette histoire, la question de l’amour est centrale : un tendre climat de douceur et de bienveillance règne en maître.
Aimer, c’est aussi accepter l’effacement et penser à ce qu’il serait mieux pour l’autre. Il n’est nulle question de sacrifice mais seulement pour chacun, atteindre une forme de paix intérieure.
La performance de ce trio d’acteur (en quasi huis-clos) est à saluer, dans une mise en scène intimiste baignée de couleurs chaudes.
La réalisatrice nous livre une belle histoire sur l’acceptation et la tendresse ; et par le regard bleu-gris d’Halim, par ses gestes minutieux se tisse un véritable hommage à cet artisanat d’habits de fête et de lumière.
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le 15 sept. 2022
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