Le bois où la vie est faite

Pour les parisiens, le Bois de Vincennes est un lieu familier. Pour ma part, j'y ai même grandi. Mes parents m'y baladaient quand j'étais bébé, j'y faisais des sorties vélo le dimanche en famille, j'y ai monté à cheval, fait de la barque, traîné avec des amis ou juste bronzé au soleil dans les bras de mon amoureux. Familier, que je vous disais.

Mais cette balade que nous offre Le bois dont les rêves sont faits, c'est une redécouverte.

Un voyage lent, au rythme des saisons, dans lequel on se perd comme on s'enfonce entre les arbres. On part à la rencontre de l'humanité qui se croise dans cette zone de non-droit, hors de la ville, des conventions, et parfois même du pays et du temps.

A travers des témoignages touchants, simples et sincères, Claire Simon donne la parole à ceux qu'on croise, ou pas, et que, parfois, on ne veut pas voir. Elle permet à chacun d'exprimer son individualité, ses émotions, son histoire, bref, son humanité.

La réalisation est parfois très brouillonne. Je déplore la sécheresse des transitions visuelles comme auditives, la lenteur de certains plans, et une superposition d'images malvenue. Mais finalement, le film est au-delà de sa forme.
Ses 2h20, on ne les voit pas passer, comme on ne voit pas le temps s'écouler lorsqu'on se perd en pleine forêt. Ce qui compte, ce sont les mots, les regards, les histoires. Ce qui compte, ce sont les Hommes et leur promenade.