Les jeunes loups de la nouvelle vague, François Truffaut en tête, se sont acharnés sur le cinéma d’Autant-Lara, archétype, selon eux, d’un académisme suranné. « Le Bon Dieu sans confession » leur donne hélas raison. Le film montre l’histoire d’un homme qui a réussi, coincé entre une épouse « parvenue », mégère psycho rigide qui s’occupe uniquement du qu’en dira-t-on et une garce vénale par amour pour son maquereaux-homme du monde. La garce c’est Darrieux, élégante et manipulatrice avec cet homme trop bon qui malgré sa générosité n’arrivera jamais à ses fins, mais faible face au profiteur qui la manipule. De cette galerie de salauds (Denise exceptée), Autant-Lara sert une soupe bien fade dont la seule densité est due à sa lourdeur (le style enclume) dont on suit l’histoire sans vraiment s’intéresser aux personnages, interprétés par le médiocre Henri Vilbert, le gesticulant Grégoire Aslan et la transparente Isabelle Pia. Avant d’être le tenant d’un autre âge, c’est surtout un film raté, à la fois dans son casting, sa musique et sa mise en scène très statique. Même en gardant la construction narrative originale du roman, les bons dialogues de Ghislaine Autant-Lara et les décors de Max Douy très significatifs des mondes différents, n’arrivent pas à sauver de l’ennui le spectateur visionnant ce navet.

Ronny1
4
Écrit par

Créée

le 18 mars 2021

Critique lue 288 fois

1 j'aime

Ronny1

Écrit par

Critique lue 288 fois

1

D'autres avis sur Le Bon Dieu sans confession

Le Bon Dieu sans confession
Boubakar
6

Ange ou démon au féminin.

Le film démarre par le cortège funéraire du personnage principal, François Dupont, mort d'une crise cardiaque, et où suivent sa femme, ses enfants, ses serviteurs et assistants, ainsi que sa...

le 15 nov. 2020

2 j'aime

Le Bon Dieu sans confession
Eric31
6

Critique de Le Bon Dieu sans confession par Eric31

Le Bon Dieu sans confession est un mélodrame français réalisé par Claude Autant-Lara, coécrit par Ghislaine Auboin et Roland Laudenbach d'après le roman M. Dupont est mort de Paul Vialar... qui met...

le 27 oct. 2017

2 j'aime

Le Bon Dieu sans confession
Ronny1
4

Académisme suranné

Les jeunes loups de la nouvelle vague, François Truffaut en tête, se sont acharnés sur le cinéma d’Autant-Lara, archétype, selon eux, d’un académisme suranné. « Le Bon Dieu sans confession » leur...

le 18 mars 2021

1 j'aime

Du même critique

Du sang dans la prairie
Ronny1
5

Le bouille à Bess

« Hell Bent » (curieusement traduit par « Du sang dans la prairie ») est le neuvième long métrage de John Ford. La copie qui circule actuellement est une version hongroise avec des intertitres en...

le 4 juin 2021

4 j'aime

La Mort en ce jardin
Ronny1
6

Simone Signoret et la jungle

Dans « La mort en ce jardin » les amateurs de Buñuel retrouveront le sexe et la mort, la dictature avec la compromission de l’église, mais qui furent traités avec plus de profondeur dans les...

le 5 mai 2021

4 j'aime

Marie Stuart, reine d'Écosse
Ronny1
6

Un procès pas très catholique

Adapté de la pièce de Maxwell Anderson, « Mary Of Scotland » est une œuvre inégale. Bien que ne perdant jamais le fil du récit, le scénario s’égare dans des épisodes cherchant à dépeindre le...

le 8 janv. 2022

3 j'aime