Lelouch raconte les aventures tragi-comiques d'un duo de petits truands, bientôt rejoints par une femme, pendant les années d'Occupation. Comiques -disons plutôt fantaisistes- parce que les braquages perpétrés par le groupe sont ceux de bandits trop sentimentaux, trop humains, pour être de vrais méchants. Tragiques, parce que ces derniers sont rattrapés par les réalités de l'époque...
Le vrai sujet du film de Claude Lelouch est là, précisément, dans le choix qu'auront à faire ses personnages, malgré leur apparent détachement. Parce qu'il sont "bons", Jacques, Simon et et Lola feront probablement le choix de l'honneur et du patriotisme, quand d'autres, les "méchants", feront à coup sûr celui de la collaboration et de l'indignité.
Pour les uns et les autres (autre titre d'un film de Lelouch...), leur histoire commune, leur destin, sont tout autant une affaire de circonstances que de conscience. Filmé intégralement en sépia, le film de Lelouch est l'oeuvre d'un moraliste bien plus que d'un moralisateur. Au-delà de l'action, je retiens la souplesse (d'aucuns diront sans doute la légèreté) avec laquelle le cinéaste aborde un sujet délicat: l'attitude de certains français pendant l'Occupation.