"J'étais comme toi avant. Mais c'était avant que je comprenne. Une fois qu'on se rend compte qu'on a tous les droits, on est libre. On s'envole. Plus personne ne nous retient. Plus personne. Mark, n'aie pas peur de t'envoler."
Qui prononce ce discours glaçant avec un air cynique ? Un ado qui a trop lu Nietzsche ? Un serial killer philosophe ? Que nenni ! C'est un gamin d'une douzaine d'années. Autres exemples : "Hé, Mark ! Où est passé ton humour ?" ou "Comme on dit : un accident est si vite arrivé." J'arrête là. Ça donne une petite idée sur les dialogues lunaires qu'on peut mettre dans la bouche d'enfants au cinéma quand on se soucie du réalisme comme d'une guigne.
Le gamin inquiétant en question est interprété par Macaulay Culkin, un acteur que je trouve mauvais d'une manière générale, mais là, c'est encore plus problématique, car on lui demande un jeu d'adulte pour un rôle d'enfant. Le pauvre gamin sort des dialogues complètement décalés avec son âge en essayant vainement d'avoir un air inquiétant et cynique. Il sonne constamment faux, par son jeu (il plisse les yeux pour avoir l'air menaçant) et ses dialogues. Elijah Wood s'en sort un peu mieux, même s'il abuse des yeux écarquillés.
Du coup, la plupart des scènes entre Culkin et Wood sonne faux et frise le ridicule. Et comme les deux acteurs sont omniprésents, je n'ai jamais pu entrer dans le film.
Je garde le meilleur pour la fin, qui est justement la fin. Je ne la dévoilerai pas, parce qu'il faut la voir pour la croire. Tout ce que je peux dire, c'est qu'elle culmine dans un choix cornélien parfaitement grotesque à défaut d'être insoutenable. Si vous aimez vraiment Corneille, stoppez avant la fin.