Tu reconnaîtras la musique, je m'en fais pas ;)


Le Bon, la Brute et le Cinglé est brouillon !
Sans te mentir.
Ça fusille de partout, les gunfights s'enchaînent sans répit à tel point que tu finis par avoir mal au crâne, certaines scènes sont incompréhensibles.


La narration est parfois confuse, tu comprends vingt minutes plus tard pourquoi le Bon suit le Cinglé, t'as du mal à savoir parfois pourquoi tel personnage arrive là, s’enfuit ici, comment est-ce que diable il s'est téléporté dans le coin, la poursuite finale contient son lot d'incohérences.
Et puis...


-Attends, attends attends !
-Ben quoi ?
-Mais tu sais que tu lui as mis une bonne note au moins ?
-Ben oui, sept quoi ? Je sais encore ce que je fais.
-Mais alors pourquoi tu le descends comme ça ce film, t'es pas un peu cinglé ?
-Ah ah, cinglé, le film, la blague...
-C'est pas pour la blague, si des gens te lisent, déjà, ils vont rien comprendre à ton rapport note et critique, puis tu vas passer pour un con qui note gentiment les films qu'il n'aime pas. Sur Sens Critique ! Non mais autant te couler direct en mettant 9 à Scooby-Doo le film et 10 à This is the End !
-Pas si fort, t'es fou ou quoi ! Les gens vont finir par le savoir et je vais passer pour quoi moi ?
-Ben si tu veux que j'arrête de gueuler, tu me rectifies tout ça, tu changes de ton. Sinon je me mets à hurler que tu te marres encore devant le Professeur Foldingue et que t'aimes toute la filmo' de Jackie Chan même la partie la moins bandante, que tu pleures de rire devant tous les Rush Hour et là...
-Chut, chut chut. Je recommence, heureux ?
-Très heureux.


Le Bon, la Brute et le Cinglé est génial !


A l'image de sa scène introductive, ce film est généreux. Généreux, bon enfant, monstrueusement jouissif. Les qualificatifs me manquent tant j'ai passé un bon moment à rire, à partager les instants de folie de Kim Jee-woon qui réalise ici un délire de gosse multiplié par mille, à surcharger son film de duels épiques, de fusillades dantesques, de courses-poursuites titanesques. Sur la poursuite finale d'ailleurs - poursuite d'anthologie si il en est - j'ai pu m'imaginer Kim Jee-woon à la réalisation, poussant ses petits soldats en plombs, ses power-rangers, ses Lego, vociférant un "Chargez !!!" tout en mimant les bruits de motos et de canons avec sa bouche dans un joyeux bordel.
Un pur moment de jouissance audiovisuel pour moi en tout cas, j'ai pris autant de plaisir à le voir que lui à le faire, je pense.


Le Bon, la Brute et le Cinglé se veut aussi un hommage aux Westerns-spaghettis, plus particulièrement à l’œuvre du grand Leone. Le titre évocateur, la scène finale, l'hommage est appuyé et très souvent réussi. Parce qu'on discerne ici pleinement cette capacité du cinéma coréen à avaler, manger, assimiler les références du cinéma hollywoodien et à en recracher un produit unique, absolument délirant et hypernerveux. Ajoute à ça une caméra qui, même si elle tremble de temps en temps, suit assez efficacement l'action, quelques plans d'un Far-East magnifique, perdu dans une Mandchourie uchronique aux allures d'Ouest américain, des costumes franchement sympas avec une touche orientale bienvenue ( les Indiens sont remplacés par des féroces cavaliers Mandchous, costume traditionnel mongol et pipe au bec ) et t'as une réussite.


Ah, j'oubliais les acteurs, bien sur. Trois personnages principaux qu'on commence à connaître quand on visite un peu le cinéma coréen. Le personnage de la Brute, Lee Byung-hun en vilain over the top, avec son look emo et ses scènes de méchant au style imparable.
Mais t'as vu le moment où il tue un millepatte en le plantant d'un jet de couteau puis en enfonçant ledit couteau dans le mur à coup de revolver ?


C'est pas trop BADASS ça ?


Puis Song Kang-ho est parfait en Cinglé, avec des mimiques qu'on commence à lui connaître maintenant
( sa manière d'insulter, tout dans la prononciation et dans le faciès ).
On regrettera - comme le dit si bien Socrate ( celui de Sens Critique, hein ) dans sa critique - un Jeong Woo-seong plus effacé en Bon ténébreux, pâle copie d'un Eastwood sans toutefois que son interprétation laisse à désirer.


-C'est bon là, j'ai l'air cohérent ?
-Impeccable bonhomme. Tu vois, quand tu veux.
-Ouais, ouais, en plus c'est vrai que je l'ai bien aimé ce film, je suis juste aller piquer des idées de défauts sur d'autres critiques pour avoir l'air intelligent.
-Non, puis c'est cohérent, t'as pas l'air con comme ça.
-Tu penses ?! Et en écrivant tout ce petit dialogue intérieur que j'ai avec ma conscience, tu penses que j'ai pas l'air con ?
-Ah ben ça, c'est une autre histoire...

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le 16 juin 2015

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Petitbarbu

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