Sergio Leone est mon réalisateur préféré, et j'ai enfin vu, ce soir, Le Bon, La Brute et le Truand en entier.
Tout d'abord, ma relation au Maestro. J'ai découvert les deux premiers volets de la trilogie du dollar (Pour une poignée de dollars, ...Et pour quelques dollars de plus) et Il était une fois dans l'Ouest, enfant. Jusqu'il y a quelques mois, et l'immense vertige qu'a été La Porte du Paradis, rien ne dépassait ces trois films dans mon panthéon, du Western, et ils ont été longtemps une pierre angulaire de ma cinéphilie. Et si vous voulez mon avis, mon préféré reste ...Et pour quelques dollars de plus. Car si Pour une poignée de dollars reste le choc premier de tant de violence au cinéma, et si le lyrisme d'Il Etait une fois dans l'Ouest et ses personnages mythiques (la plus grande femme de l'histoire du cinéma est le personnage de Claudia Cardinale), je vénère le baroque du deuxième opus de la trilogie du dollar, ses personnages torturés et sa longue course poursuite jusqu'au crépuscule des êtres.
J'ai toujours pensé avoir vu Le Bon la Brute et le Truand, et si je m'étais depuis un moment rendu compte que j'avais tort, mon visionnage de ce soir m'a confirmé que j'en avais déjà vu une bonne moitié. Cependant, malgré ma note, et le plaisir immense que j'ai pris devant ce film immense, je crois que ce film est celui que j'ai le moins aimé parmi la trilogie du dollar. D'abord, même si je retrouve le charisme immortel de Lee Van Cleef, je trouve qu'il est moins impressionnant que dans le 2nd opus (qu'ils sont long ces titres :D) et Eli Wallach, un truand/gangster moins convaicant que Gian Maria Volonté. Les quelques touches "d'humour" apporté par son personnage me paraissent parfois emprunté et son personnage quelque peu caricatural.
Au-delà de cela, j'ai adoré ce film. Car en poussant les potards de la narration et du lyrisme à fond, Leone (bien aidé par son compère Morricone qui compose une BO qui durera sûrement 500 ans), concocte un film immense, qui parle de la guerre, des hommes, de leur cupidité, de leur petitesse, et qui, dans un ballet triangulaire meurtrier confronte des outcasts face au monde qui les entoure. Il serait redondant de souligner la mise en scène qui immerge le spectateur dans les interactions entre les protagonistes, au travers du montage croisé des regards, des postures et des mouvements.
Je n'ai rien à ajouter sur tout ce qui a été brillamment dit dans toutes les critiques de ce film. Même si je vois, dans ses coutures, et ses thématiques, qu'il s'agit d'un chef d'oeuvre, un infime je-ne-sais-quoi le sépare des oeuvres de mon panthéon léonien cité plus haut (j'y ai oublié Il était une fois en Amérique que j'adore, je crois, à confirmer lors d'un prochain visionnage). Reste à découvrir Il était une fois la Révolution (avec James Coburn, plus grand acteur de tous les temps ;) )