The Good, the Bad and the Ugly est un monument du western spaghetti, genre instauré par Sergio Leone lui-même à l'occasion de son splendide A Fistful of Dollars.
Pour clore sa trilogie du Dollar, le réalisateur italien brise les codes du western traditionnel, repoussant davantage les limites du genre après ses deux premiers opus. Il s'agira ainsi d'un western parsemé de violence, d'humour à souhait et de suspense.
La scène d'introduction illustre à merveille la technique du réalisateur, choisissant les gros plans, travellings, contre-plongées et plans d'ensemble : les personnages sont présentés à tour de rôle, n'ont peur de rien et aiment jouer avec le risque.
L'Amérique devant eux, ne les empêchera jamais d'accomplir ce qu'ils souhaitent, de parvenir à mettre la main sur ces 200 000 dollars.
Pourtant, et malgré l'évidente immoralité et criminalité du trio de personnages, de très belles scènes évoquent l'espoir d'une humanité renaissante alors que la Guerre de Sécession ne cesse toujours pas.
Regarder la Guerre comme un spectacle, voilà l'absurdité d'une situation à laquelle Blondie et Tuco doivent également faire face.
La scène entre Tuco et son frère renvoie à ce qu'il manque le plus justement à cet homme, la présence familiale ; comme pour le Yankee prenant plaisir à rencontrer les deux acolytes, qui ne rêverait que de voir le pont exploser pour que l'enfer de la situation puisse cesser.
Sergio Leone pose un regard très critique sur cette période, et laisse une certaine forme d'humanité pour ses personnages.
Tuco ne cessera de courir après la tombe où serait enfouie l'or, avant qu'il ne lui soit révélé que la correspondante est au nom de personne : refuser de regarder l'horreur d''un tel cadre, cimetière où les morts sont accumulés, tués jour après jour, mais où l'argent reste finalement la préoccupation majeure de l'Américain.
Le triel, comme l'appelait Leone, prend place et le règlement de comptes s'ensuit. Seulement, le Bon respectera le deal, et ne choisira pas de tuer le Truand.
Les excuses faites, tracer son chemin et ne plus revenir en arrière.
The Good, the Bad and the Ugly ou la Sainte Trinité d'une Amérique, prise aux excès de violence.