Le roman de Françoise Giroud dont le film de Girod est l'adaptation nous fait pénétrer dans l'intimité d'un président de la République. Et quoi de plus intime, dès lors, que de relater une ancienne liaison amoureuse, laquelle resterait anodine si elle n'était sanctionnée d'une naissance non reconnue par le chef d'Etat.
Toute ressemblance avec l'histoire du président en exercice à l'époque n'est pas fortuite...
Le film de Francis Girod tient plus, en l'état, de l'indiscrétion que de la satire politique. En nous révélant le comportement privé du Président (Trintignant), fait de cynisme, de souci orguilleux de respectabilité et de pouvoir absolu, le film ne nous apprend pas grand'chose. En accordant une importance peu justifiée au personnage de l'ex-maîtresse jouée par Catherine Deneuve, il se disperse au lieu de se consacrer intégralement à une réflexion essentiellement politique, voire psychologique, de la plus haute fonction de l'Etat. On est intéressé par le portrait esquissé du Président, transformé par le pouvoir, à travers un regard à la fois fantaisiste et ironique sur un homme qui n'est plus qu'une image de lui-même. Ses relations avec son entourage (sa femme, son ami ministre de l'Intérieur) sont traitées de façon trop sommaire et en résumé, le film est un divertissemnt agréable mais frustrant par son manque de hauteur.