Voilà un film français qui démarre sur une bonne idée : raconter ce qu'est le talent et sa valorisation avec comme exemple phare le talent d'écrire. On peut faire un parallèle avec l'excellent "Mensonges et Trahisons" (2004) du regretté Laurent Tirard qui met en scène un écrivain sous couverture (car on ne peut plus dire "nègre"). Le point commun est celui de la valorisation du talent d'écrivain. Le film de 2004 est tout à fait convaincant et pas "Le Bonheur des uns..."

Donc, "Le Bonheur des uns" est un flop, un bide. Il y a quatre excellents acteurs : Vincent Cassel, Bérénice Béjo, François Damiens et Florence Foresti. Chacun pris isolément est excellent, mais ensemble la mayonnaise ne prend pas. Rendez-vous compte, il y a des échanges entre Florence Foresti qui joue son personnage affirmé et François Damiens, un autre personnage affirmé, et qui est censé être son mari. Est-ce qu'on y croit ? Pas du tout !

L'histoire est pitoyable. C'est creux. Rien n'est crédible. Même lorsque Florence Foresti devient accro à la course à pied, on a l'impression qu'elle sort du maquillage juste avant la scène où elle court. D'un certain côté, il vaut mieux qu'elle ne soit pas trop essoufflée pour jouer le rôle de « Florence Foresti ».

Alors je vais me concentrer sur les deux excellents seconds rôles. Celui de Paul, incarné par le réalisateur Daniel Cohen et celui d'un invité à un vernissage, joué par le remarquable Laurent Mentec.

Paul est le patron de Bérénice Béjo. Il tient une boutique de vêtements et il exerce une relation de hiérarchie sur Bérénice Béjo. Le jeu d'acteur de Daniel Cohen est tout en retenue, on sent une immense sensibilité. Il s'applique à rendre le rôle crédible. Ce sont peut-être les scènes les plus authentiques du film avec celle du vernissage. En effet, apparait fugacement Laurent Mentec qui joue le rôle d'un invité au vernissage. C'est tout en finesse, on sent que la scène aurait pu être plus longue mais que le choix de la production a été de maximiser la présence des quatre stars.

Un film qui permet de vérifier que pour faire un bon plat, il ne suffit pas d'avoir des bons ingrédients, il faut d'abord un bon cuisinier.

BlastBuddy
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le 4 oct. 2024

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