Bon. Alors... Ouais bon vas-y vieux, va bien falloir jeter quelques mots sur cette horreur ou sinon tu vas être obligé d'y réfléchir davantage dans les heures qui viennent...


Fosca : Okay, euh, mon nom à moi c'est Fosca.


Collectif des visionneurs de mauvais films anonymes (CVMFA) : Bonjour Fosca !


F : Ouais, salut la compagnie. Bon, je dois faire une confession... J'ai rechuté. Je sais, je sais, ça faisait un long moment que ça m'était pas arrivé. Je suis un monstre à vos yeux, je suppose.


CVMFA : Vous savez Fosca, nous ne sommes pas là pour vous juger, nous avons tous nos faiblesses. L'essentiel c'est de ne pas prendre de plaisir en regardant de mauvais films. Ce n'est pas votre cas n'est-ce pas ?


F : A vrai dire...en fait j'ai beaucoup ri. C'était vraiment misérable, je sais, mais si drôle ! Attendez, attendez, d'ailleurs j'ai une blague. Héhé, elle est énorme ! Alors, euh, quelle est la différence entre un bonhomme de neige et les bonnes femmes de neige ? Savez pas ? C'est les boules de neige !


CVMFA : ...


F : Mais si, c'est marrant. "Les boules de neiges", vous avez compris ? C'est hilarant !


CVMFA : Écoutez Fosca, vous mettez tous le monde dans l'embarras avec vos blagues de niveau 6eme. Certains d'entre nous ne se sont pas délectés d'une énormité filmique depuis Idependance Day Resurgence, vous savez. Par pitié, ne venez pas nous raconter...


F : Vous raconter ? Mais avec grand plaisir ! Alors je vais essayer de résumer ça sans trop en dévoiler même si l'ensemble a tout du nanar de compétition, le premier degré en mode serious business en plus.


CVMFA : Retenez-vous je vous en conjure, nous sommes déjà tentés par l'immondice...


F : Ça va être cathartique vous allez voir mes tout bons. Alors, déjà je vous fait le contexte autour du bouzin. Adaptation de Jo Nesbø, que vous devez connaître au moins de nom, réalisé par Tomas Alfredson, l'auteur de Morse en 2008. Le projet devait même être confié à Scorsese à la base, autant vous dire que ça partait gagnant. La bande annonce déchire, on a l'impression qu'on va se plonger dans un thriller haletant au cœur de l'immensité hivernale Norvégienne. Au casting on se tape du Fassbender, de la Charlotte Gainsbourg, du J.K. Simmons et du Val Kilmer (ou du moins ce qu'il en reste sous le plastique). Et...


CVMFA : Un instant cher membre honoraire. Vous jouez avec nos émotions, ventrebleu ! Vous présentez cela comme un plaisir défendu puis comme un potentiel bon film.


F : Vous avez le mot, "potentiel". Il y avait du potentiel, ça oui, mais totalement gâché sous un épais manteau de mélasse suintante. On va y revenir mais d'abord résumons ! Harry Hole nous est présenté comme un inspecteur de police aux allures d'ivrognes, le style torturé par les fantômes du passé vous voyez. Toujours la clope au bec comme pour se la jouer Coréen, le Harry il reçoit un jour une petit lettre toute choupi avec un dessin de bonhomme de neige, accompagné d'un texte "énigmatique" prévoyant quelques vils actes. Harry est pas forcément très alerte quand à la lettre ; c'est seulement lorsqu'il va commencer à enquêter sur d'étranges disparitions de femmes en compagnie d'une collègue récemment mutée que le gars Harry va s'enfoncer dans une affaire bien sombre autour d'un mystérieux tueur signant ses crimes d'un bonhomme de neige.


CVMFA : Je pense que nous sommes tous d'accord pour dire, encore une fois, que cela nous paraît fort bien. Peut-être un poil cliché concernant l'inspecteur-épave mais quid si l'exécution promet des merveilles.


F : Votre innocence aura raison de chacun de vous. Le film est effroyable, vraiment. Rien ne va, absolument rien. Scenaristiquement, l'histoire ne tient pas une seconde. C'est mal écrit, complètement bâclé, grotesque, les acteurs dirigés n'importe comment... L'enquête autour des disparitions puis des meurtres est bidon à un niveau stratosphérique, comme quoi suffit pas de mater des dossiers avec un air important pour deviner l'identité du fameux bonhomme de neige. Parlons en d'ailleurs de cet énergumène qu'on grille à deux kilomètres (si vous avez déjà lu une enquête de Mickey, vous avez le niveau). En plus de tuer de façon ridicule ; la décapitation ça passe, comme le démembrement d'ailleurs, mais le coup du bonhomme de neige humain, ça c'est fou rire nerveux garanti et éclatement de toute tension tentant de poindre. Et le film est bourré d'énormités (la plus incroyable étant la justification du tueur sur ses motivations... Hilarant de bêtise) du même tonneau à te prendre pour le dernier des idiots, essayant de te créer de fausses pistes et histoires secondaires comme pour remplir un grand vide. En bref, ça se veut intelligent, c'est débilissime. Ça se veut beau et bien réalisé, c'est un évident cache misère. Ça se veut sérieux, sibyllin, sombre, presque horrible, tout en tension à faire s'affoler le palpitant, dans les faits Le Bonhomme de Neige est une comédie parodique de tous les thrillers nordiques, le genre de film dont on ne peut faire autrement que de singer pour l'éternité, un verre à la main et deux trois comparses avinés pour se refaire les répliques jusqu'à l'aurore.


CVMFA : Vous allez vite en besogne, Fosca, ça ne peut pas être raté à ce point...


F : Et bien, allez vous faire votre avis, je vous y encourage. Car, très sincèrement, je vous le conseille. Voir un film aussi sérieux se vautrer à chaque pas dans la neige, ça relève du miracle. Et pour autant, je dois avouer avoir passé un excellent moment.


CVMFA : Sortez !! Sortez, chien ! Comment osez-vous nous le conseiller à nous qui sommes constamment au bord de la rechute !


F : Ça va, ça va, je m'en vais. Z'êtes tendus vous autres.


CVMFA : Mazette...bon...les gars ? Un ciné ?

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le 1 déc. 2017

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Fosca

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