Suite au succès d'Un seul bras les tua tous, Chang Cheh poursuit sa trilogie autour du sabreur manchot avec Le Bras de la vengeance, misant ici plus sur l'action au détriment de la psychologie des personnages.
C'est d'ailleurs assez dommage ce changement de ton, tant il s'était montré convaincant dans le premier opus en s'intéressant plus aux protagonistes. L'équilibre n'est d'ailleurs pas toujours très bon, Chang Cheh se montrant par moment un peu excessif, notamment dans la violence ou au contraire dans la niaiserie. De plus, on sent aussi que cette suite n'était pas forcément prévu et la première partie de l'oeuvre en souffre malheureusement, à l'image de l'histoire mise en scène un peu trop classiquement.
Si tout cela est effectivement préjudiciable, ça n'empêche pas non plus d'apprécier le film, bien qu'il se révèle plus faible que le premier opus. Si maintenant la violence est très présente, jusqu'à l'excès donc, elle n'en reste pas moins assez bien mise en scène, avec quelques combats plutôt mémorables. C'est dans ses moments là que l'oeuvre va prendre tout son sens, ainsi que le côté aventure et l'enchaînement des affrontements que notre héro doit subir.
On trouve autour de lui des personnages mal écrits ou inutiles, mais c'est bien ce sabreur manchot qui attire la lumière et porte le film sur ses épaules, bien aidé par l'interprétation de haute volée de Jimmy Wang Yu. On a envie de le suivre, de le voir se battre et que sa quête soit une réussite. Derrière la caméra, Chang Cheh se montre plutôt efficace et n'hésite pas à faire ressortir l'aspect macabre et sanglant de son oeuvre.
Concentré d'action et de violence pas toujours bien subtil mais tout de même assez fun, Le Bras de la Vengeance permet à Chang Cheh de poursuivre l'histoire du manchot vengeur, n'hésitant pas ici à proposer un déluge ensanglanté.