L'univers carcéral n'est pas franchement un sujet original, offrant des titres parfois assez banals. Mais Philippe Claudel est quelqu'un qui a (presque) toujours su bien raconter les histoires, proposer des personnages forts, comme il le montre à nouveau ici. Non que cela soit très marquant ou que l'histoire d'amour ne fasse pas un peu rajoutée parfois, d'autant qu'un peu maladroite et « dramatisante » (mais bon, c'est Déborah François qui joue la petite amie donc on est plus indulgent). On sent que le réalisateur connaît bien son sujet, s'y est intéressé de près, en brossant un portrait peut-être un peu trop « positif » mais aux situations justes, bien écrites, offrant une galerie de rôles séduisants, joliment interprétés.
De plus, si j'ai été un peu critique concernant l'intrigue sentimentale principale (ou secondaire, selon les points de vue!), celle avec Diane Rouxel est vraiment touchante, où l'on comprend parfaitement l'attirance naissante entre deux individus d'une grande sensibilité. Le montage aurait sans doute pu être encore plus fluide (notamment l'intrigue secondaire avec le « délinquant en puissance », pas toujours bien intégré), mais Cyril Descours est très convaincant et comme je l'écrivais précédemment, sur un milieu régulièrement abordé à l'écran, « Le Bruit des trousseaux » fait bonne impression : comme quoi, quand France Télévisions fait confiance aux bonnes personnes, cela se ressent tout de suite.