Un golden boy de Wall Street va être victime d'un engrenage infernal quand, en compagnie de sa maitresse, il va renverser involontairement un jeune homme de couleur dans le quartier du Bronx. Ce fait divers dramatique va être monté en épingle et cet homme va être lâché par tout le monde, y compris par cette femme qui en fait tenait le volant, et va lui faire porter le chapeau de cet homicide involontaire dont il n'est pas responsable.


Après l'échec (immérité) de Outrages, Brian De Palma était alors en position de faiblesse à Hollywood et va alors se tourner vers un projet proposé par la Warner, tiré d'un roman à succès de Tom Wolfe, où le casting était déjà établi avant son arrivée. Malgré un tournage très difficile, dû notamment aux rapports houleux avec Bruce Willis, jouant un reporter à scandales qui voit dans cette affaire une occasion de redorer son blason, j'aime toujours autant ce film où on sent la patte de De Palma à chaque seconde. Pas seulement à cause sa mise en scène, que je trouve magistrale, l'utilisation de l'écran partagé, de la double focale, du travelling compensé ou un plan-séquence magnifique dans les premières minutes, mais aussi dans le traitement des deux personnages, Tom Hanks jouant ce golden boy qui semble vivre dans une tour d'ivoire, mais aussi Melanie Griffith, sa maitresse, qui représente le côté perfide, notamment quand elle va se retourner contre lui. C'est une question de point de vue, chère au réalisateur, que je trouve toujours aussi forte, et qui me passionne. On n'oublie pas Bruce Willis, un journaliste poivrot qui va tirer profit du malheur d'un autre, ainsi que Morgan Freeman en juge (nommé de manière ironique Mr White !), et Kim Catrall en épouse sans oublier une apparition très rapide d'une toute petite Kirsten Dunst en fille de Tom Hanks.


Je me demande si l'échec du film n'est pas dû à sa méchanceté envers le système judiciaire américain, où il faut désigner un coupable avant qu'il soit condamné, ou non, ainsi que le délire médiatique qui l'entoure, où chacun a déjà son avis sur la question avant la case justice. En tout cas, ça me fait constater l'immense génie de Brian De Palma, qui n'a plus tourné de film depuis 2018, et qui manque terriblement au cinéma...

Boubakar
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le 21 févr. 2024

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