Le capitaine Volkonogov est une bidasse de l'armée rouge, rompue aux méthodes d'interrogation du régime et qui a tendance à mettre ses questionnements moraux de côté du fait de son indoctrination. Mais lorsque la mort de son supérieur, étrangement défenestré de son bureau, lui met la puce à l’oreille, il prend la tangente. Un instinct de survie qui sera transformé, via une crise mystique, en une quête de rédemption. Il part ainsi en mission pour s’excuser auprès des familles de ses victimes, et obtenir l’absolution. Une mission qui n’a initialement pas la vocation d’apaiser ces dernières, mais d’éviter au capitaine la damnation. Une mission intéressée donc…
C’est sur ces prémices que Merkoulova et Tchoupov nous livre un film âpre, sombre, que seuls certains moments de grâce (une danse, le dialogue avec une enfant empreinte de sagesse…) viendront alléger. La structure de l'œuvre est assez prévisible, chaque famille visitée montrant une conséquence de l’oppression stalinienne et une gestion du deuil différente, et le final étant évidemment communiqué d’emblée. Mais la réalisation, la photographie et l’interprétation, sortent le film du tout venant pour livrer un rendu poignant, dans un contexte rare, traité encore plus rarement par des russes.
Un film passé plutôt inaperçu, qui a pourtant une portée humaine et politique qui fait résonance avec l’état actuel (a-t-il vraiment changé) de la Russie. Je recommande vivement!