Poursuivons gaillardement nos aventures de Jeannot Marais en nuque longue et collant éclatants avec ce nouveau classique de Hunebelle.
Marie de Médicis et Concini trainent un peu les pieds à laisser un Louis XIII de quinze ans prendre le pouvoir, la noblesse complote et notre héros national ridiculisé sous le sobriquet du Capitan essaie de jongler entre fidélité et amour pour sa belle…
Bourvil est un baladin reconverti en homme de confiance pleutre mais sympathique, on le laisse même incongrument pousser la chansonnette au milieu du film et ça reste un peu ce qui sauve le film, surtout s’il y a une jolie cabane aux fonds des bois pour servir de refuge à ses amours ancillaires et tant pis si tout le monde à l’air d’y passer comme dans un moulin…
Souvenir marquant de mon enfance : l’ascension d’une haute tour avec une paire de dagues, j’avoue que le rouge vif des collants et la longueur du mulet de Jeannot me gâche un peu le plaisir…
Insoutenable de loyauté, Jeannot est à deux doigts de me donner envie de soutenir Concini, surtout que le roitelet possède à merveille tous les défauts de son âge pénible… Il y a une blonde un peu cochonne qu’il faut forcément sacrifier à la brune casse-bonbons, des combats qui ne sont que prétexte à gravir des escaliers et à sauter les étages et un merveilleux cheval savant.
Je suis obligé d’avouer que parmi tous ces films un peu interchangeables, celui-là reste trop bancal pour convaincre réellement, surtout avec un Jeannot en mode paladin sans peur et sans reproche, un rôle qu’il n’arrive décidément pas à rendre un minimum supportable.
En plus, je ne comprends jamais pourquoi (contrairement à ce que ce vil Hypérion raconte) dans tous ses films de cape et d’épée Jeannot termine toujours par un plan joue contre joue en lieu et place du baiser rituel, si c’est pour me faire hurler de rire à chaque fois, c’est une réussite, mais sinon, je reste dubitatif…
Mais ce n’est pas très grave, armons-nous de courage, il m’en reste encore une paire à dévorer avant que les vacances ne se terminent, il pleut sans interruption depuis des semaines, le vin est bon et la cheminée tire bien, c’est le genre de film qui repose doucement les yeux entre deux bons livres…