Ce sera le dernier long métrage du réalisateur Jean Renoir : il avait alors 68 ans. Espérait-il finir son oeuvre cinématographique en apothéose en attirant les foules comme "La vache et le prisonnier" qui, trois ans plus tôt avait fait un tabac (8,2 millions de spectateurs en France) avec l'évasion d'un prisonnier de guerre (et d'une vache) jouée par Fernandel ?
Verneuil avait en effet gagné le jackpot en misant sur un fuyard solitaire... Jean Becker lui, opte pour une bande de potes qu'on croirait en colonies de vacances, foie gras en plus ! Mais si Fernandel figurant sur une affiche déclenchait à lui seul des entrées, ce n'était pas le cas de Vincent Cassel, pas du genre rigolo...
Pourtant, une pléiade de comédiens figurent au générique dont certains issus du théâtre et du music-hall, mais ils n'ont pas eu le même effet attractif qu'une tête d'affiche.
Et puis l'histoire n'est pas tellement captivante et l'humour subtil est rare. Le récit lui-même s'englue dans cette boue du camp de prisonniers qu'on nous montre...
Le rôle d'Erika joué par la jolie allemande Cornélia Froboess (qui fera une longue carrière) aurait mérité plus d'intérêt, mais aucun des trois scénaristes ne l'a voulu : dommage ! Ajoutons une bande musicale réussie de Joseph Kosma. Ce film a aujourd'hui bien plus vieilli que celui de Verneuil : il a atteint plus de deux millions de spectateurs en France...