Comme quoi, pas besoin d’une grande technologie pour faire un beau film.
Beau car chaque geste est filmé avec attention.
Le cinématographe permet de capter le geste. Le geste de contraindre un étalon à apprendre un autre geste, académique, comme le pas espagnol. Le geste de maintenir les tendons de la jambe équine avec des bandes. Le geste de panser un cheval avec la brosse après chaque séance d’entraînement, le geste de tresser la crinière à la main…Bref, la répétition du geste, du travail pour proposer un spectacle entre le maître et sa monture.
Un spectacle dont on va voir seulement un court extrait car cela n’intéresse pas Alain Cavalier ou du moins ça ne l’intéresse que dans la mesure où cette séquence illustre le lien presque mystique entre Bartabas et Le Caravage. Le temps d’un instant. Furtif.
Car finalement ce qui est spectaculaire, c’est l’inverse c’est à dire plus d’1h de film consacré au temps long : le sacerdoce d’un haras.
Et merci de restituer la puissance et la beauté du corps de cet étalon, avec ses muscles saillants par l’exercice, ses veines gonflées par l’effort, la placidité de son regard et les reflets de sa robe louvet au soleil d’hiver.
Tout ça en DV.