Après "Curse of Frankenstein" en 1957, la Hammer film nous offre sa version du roman de Bram Stoker, version très libre mais néanmoins une des meilleures.
Clin D'œil :
Suite au succès inattendu de Frankenstein s'est échappé (1957), il parut logique aux studios Hammer de renouveler l'expérience en s'attaquant à une autre figure de l'âge d'or hollywoodien, le mythique comte Dracula.
Dans cette nouvelle adaptation, on retrouve une même volonté de redonner une crédibilité au personnage, un même soin esthétique associant la couleur à l'horreur, la même équipe de comédiens, puisqu'à un Peter Cushing toujours aussi convaincant en savant résolu, on oppose à nouveau un Christopher Lee encore plus terrifiant au naturel. C'est d'ailleurs à ce dernier que l'on doit sans doute la plus grande surprise: débarrassé de son horrible maquillage du film précédent, le comédien réussit le tour de force de créer l'épouvante par sa seule présence menaçante. À la fois charmeur et vorace, l'aristocrate racé suscite de troubles angoisses, mêlées de secrètes tentations. Réduisant ses apparitions au minimum, le scénario prend d'ailleurs un soin jaloux à maintenir le spectateur dans un état d'attente perpétuelle, tout comme les personnages de Lucy et Mina, victimes consentantes, guettant leur visiteur nocturne avec la même impatience qu'un amant. Audacieuse, tant sur le plan thématique (la forte charge érotique), que sur le plan visuel (le traumatisme de certaines scènes chocs, alors totalement inédites), cette nouvelle relecture du roman de Stoker ne manqua de marquer durablement les esprits, suscitant une longue série de suites et une influence sur le cinéma fantastique au niveau mondial.
Bien que devant sa notoriété internationale au personnage de Dracula, l'acteur Christopher Lee ne consentira à l'incarner une deuxième fois que sept ans plus tard, dans Dracula, prince des ténèbres (1965) du même Terence Fisher. Malgré son titre mensonger, il n'apparaît pas dans le deuxième film de la série, Les Maîtresses de Dracula (1959). Le cachet perçu pour son rôle, plutôt modeste (700£, soit 1 360$ U.S.), permit tout de même à Christopher Lee de s'offrir une Mercedes d'occasion. Totalement aveuglé par ses lentilles de contact, Christopher Lee manqua plusieurs fois ses prises durant le tournage.
Dans la séquence finale, c'est à Peter Cushing que vint l'idée de se jeter sur les rideaux pour les arracher, contre celle, plus banale, de les tirer pour dévoiler le soleil, comme le prévoyait le script.