La légende de Dracula est, et restera, un hymne à la peur... Un personnage qui impose le désarroi horrifique qu'on lui connait, et qui s'intègre augustement dans l'âge d'or de l'épouvante de la Hammer.
Comme à l'accoutumée, Terrence Fisher a cette capacité très artisanale dont il déploie toutes les cartes maîtresses. Il codifie un genre qu'il saisit précisément pour en puiser que les bons côtés.
« Horror of Dracula » n'est pas un film qui procure de profonds frissons, tout dépend ; ce n'est pas spécialement ce qu'on est obligé d'attendre en regardant du Fisher. Il est certes difficile de refuser quelques bribes d'angoisse, mais ce qui a le don de scotcher, ce qui peut glacer et faire trépigner d'impatience n'a de source que cette mécanique d'antan qu'on discerne dans la mise en scène. Chaque seconde qui passe nous fait avancer vers l'issue finale.
Sans l'ombre d'un doute, Christopher Lee régnera en maître comme le plus crédible des Dracula. Il aspire par son regard l'âme de sa victime, et il certifie sa souplesse d'acteur en réussissant à incarner un être maléfique pourtant statique et très avare de mots, ne dialoguant plus du tout après un retournement important. Il ne fera état que de son allure, de sa cape noire et de son sang significatif coulant de la bouche jusqu'au menton. Constat tout aussi positif pour Peter Cushing. Distingué et charismatique en Dr Van Helsing.
Un des plus beaux représentants d'un cinéma mort à jamais.