Carpe Diem !
Un souffle, un soupir de soulagement. Ce film ma mémoire le connaît trop bien, sait les moments où la caméra bascule, où tel personnage récite tel texte. Cette impression de chaleur, comme lorsqu'on...
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le 18 juil. 2010
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Ce film est un réel coup de coeur, qui a marqué mon adolescence et m'a donné envie de devenir prof. On peut y voir de la naïveté et une image un peu simpliste, comme l'ouverture de la boite de Pandore qui amènerait à la liberté, tout en engendrant une sorte de cataclysme.
L'histoire débute par une cérémonie de rentrée scolaire, dans un collège de garçons très strict, prude et d'esprit religieux.
Le réalisateur montre très vite sa critique pédagogique, en montrant les différents cours des élèves, puis une arrivée simple, mais triomphale de liberté du professeur Keating, joué magistralement par Robin Williams.
Il met en scène des élèves aux différentes personnalités, mais formatés par le système d'éducation et familial. Les acteurs: Ethan Hawke et Robert Sean Leonard, sont certes ceux qui ont les rôles principaux et donc ont davantage l'opportunité de démontrer leur talent, mais jouent divinement. Ethan Hawke, bien qu'il est déjà acteur dans un autre film, est la grande révélation de ce film, nous faisant ressentir les émotions et les bouleversements d'un adolescent hyper-sensible.
L'un des moments culte du film se passe dans la salle de classe quand Keating réussit à faire sortir Todd de sa torpeur, un de ses élèves, joué par Ethan Hawke, pour révéler un esprit créatif et poétique. C'est le personnage qui a le plus de force et le plus de courage et celui qui signe la morale de l'histoire.
Au fur et à mesure de l'histoire, les élèves se libèrent de certains carcans imposés par la société et ses normes prudes.
Bien que non spécialiste, le morceau de saxo dans la grotte est une pure merveille et participe à cette ambiance voulue par le réalisateur, qui ajoute un pont métaphorique à la liberté. Knox, joué par Josh Charles, y trouve l'énergie d'aller à la rencontre de celle qu'il pense aimer. Il a aussi un bon jeu d'acteur.
Gale Hansen, qui joue Charles, un personnage présenté comme un machiste, alors que les autres le sont tout autant, a une belle ferveur dans son rôle. Il joue le personnage le plus rebelle, dès le début de l'histoire.
Tous les personnages sont attachants. Le seul moment un peu gavant, mais surtout banalisé est dans la soirée où Konx va pour retrouver celle dont il tombe amoureux, Chris, jouée par Alexandra Powers, l'embrassant alors qu'elle est endormie. Le réalisateur n'y laisse aucune place au consentement en faisant bifurquer le moment sur une trahison envers le mec de Chris et, que Knox doit payer par une "raclée" en règle, comme si la femme en question, Chris n'avait rien à dire, aucun jugement à avoir, même si elle essaye d'arrêter la bagarre. Le RDV orchestré par du harcèlement entre Chris et Knox est aussi banalisé sur l'idée préconçue qu'un homme amoureux ne fait que poursuivre sa proie. C'est une réalité en soi, mais quel dommage de ne pas avoir montré le caractère de la femme, qui fait d'elle une personne à part entière, et pas une simple proie.
Un moment dans l'histoire glace le sang, avec Robert Sean Leonard qui nous montre tout son talent. Peter Weir nous montre judicieusement le désarroi qui occupe Neils, face à son père qui ne le laisse pas s'épanouir. Et la musique choisit sur le moment fatidique va très bien avec ce sentiment de désespoir.
Robin Williams est magnifique dans son rôle de professeur et d'accompagnant de ses élèves, leur apprenant à se libérer, à vivre le moment présent.
Le terme latin "carpe diem" a son importance dans le déroulé de l'histoire, c'est l'esprit du film et la valeur que tou.te.s les enseignant.e.s devraient avoir pour enseigner sans formatage et pour combattre les bases de systèmes éducatifs, et leur continuité en relation de plus en plus étroite avec le capitalisme.
La diatribe de Neil sur le nécessaire de bureau est drôle. D'autres scènes sont parsemées d'humour, mais d'un humour tantôt bon enfant, et à d'autres plus subtile.
La scène finale est pleine d'émotions, une belle libération, comme on aimerait en voir plus souvent, même si cela tient en partie par du paternalisme, sans doute très prégnant à cette époque.
Certains ont pu dire que ce film était plein de naïveté, je pense au contraire qu'il amène subtilement une grande question de société sur l'éducation, la liberté pédagogique et l'importance de l'épanouissement préalable de chaque individu.e pour pouvoir s'émanciper et devenir...
Malgré tous les points importants qu'il ne dénonce pas, ce film reste une grande œuvre, à ne pas louper !
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Créée
le 28 oct. 2019
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