Le Cercle rouge est selon moi, non seulement le sommet du polar français mais aussi du cinéma hexagonal dans son entièreté. D'abord le scénario est formidable avec ces histoires qui se téléscopent par le plus grand des hasard, deux truands qui s'associent par fraternité criminelle ensuite il y a également les destins (car on peut parler de destinée dans ce film) de ce commissaire solitaire et tenace puis celui de Jansen, tireur d'élite rongé par le delirium tremens ! Tout un programme, notamment lorsque les trois truands montent un nouveau coup alors qu'ils sont acculés par toute la police de France ! Les scènes du cambriolage de la bijouterie par ailleurs resteront dans les mémoires par leurs minuties et par ce long passage sans dialogues. Il faut ensuite parler de l'ambiance créé par Melville, spécialiste de ce type d'ouvrage et d'atmosphère celle des "Grands Fauves", des décors et paysages hivernaux, humides presque mutique ou la mort rôde à chaque instant ou les flics sont aussi dangereux que les criminels. Il y a de nombreuses scènes devenues cultes pour toute une génération de cinéphiles et d'auteurs de cinéma, l'évasion du train, le cambriolage, la traque de Vogel, etc. Quant au casting, il se passe de mots avec Delon, Volonte, Montand et Bourvil comme nous ne l'avions jamais vu et comme nous ne le verrons plus jamais.