« Il n’y a pas d’innocent. Les hommes sont coupables. »
Avec Le Cercle Rouge, l’identité de Melville est plus que jamais présente. Ce maître du polar nous livre ici un film froid, qui prend son temps (parfois trop pour certains), avec une ambiance pesante réussi, une mise en scène parfaite et un suspense maintenu jusqu’au bout.
Bien sur le scénario est conventionnel mais Melville rend l’histoire inégalable, par de longs plans (beaucoup d’esthétisme) et des dialogues brefs et rares. Notamment la scène du casse qui dure 25 minutes et n’en possède aucun, c’est assez atypique.
Par contre, dommage que le dénouement final (simplement bon) soit rapide par rapport au reste du film. L’ensemble est toutefois rondement mené.
Sinon, les acteurs sont très justes. Cela est sûrement dû à l’exigence du réalisateur, pointilleux depuis ses débuts.
A commencer par Alain Delon, toujours aussi charismatique, qui, comme 3 ans auparavant dans Le Samourai, joue plus sur l’attitude et les regards que sur l’extériorisation de ses sentiments par des paroles. Quelle classe quand même !
André Bourvil, pour son dernier rôle au cinéma campe ici un flic. C’est inhabituel de le voir évoluer dans le registre dramatique, lui principalement un acteur de comédie (La Grande Vadrouille, Le Corniaud, La Traversée de Paris pour ne citer qu’eux). Finalement c’est plutôt une réussite. Malheureusement il décédera quelques temps après le tournage et n’aura pas pu voir le succès du film.
Le troisième acteur qui se démarque est Yves Montand. Elégant, précis et impérial.
Quant à Gian Maria Volonté, il est un peu en dessous des autres je trouve, mais reste convenable.
Soigné, taiseux, mystérieux, Le Cercle Rouge est un gros classique du cinéma français et aura influencé de nombreux réalisateurs, en France et à l’étranger.
Note générale : 8,5/10