Le Cerf-volant bleu par Heobar

Si l'Allemagne a son tambour, la Chine a son cerf-volant bleu.
Je n'ai pas pu m'empêcher de faire un parallèle entre ces deux films : Le Tambour de Schlöndorff et Le Cerf-volant bleu de Zhuangzhuang.
Les deux relatent une des périodes difficiles de leur pays : la montée du régime nazi en Allemagne et le socialisme Chinois. Si le Tambour ajoute des éléments de fantastique pour mieux captiver le spectateur, le Cerf-volant ne s'encombre d'aucun de ces artifices et cherche toujours à capturer au mieux la réalité. Mais on retrouve quand même les mêmes ingrédients d'un film à l'autre : un enfant, un objet, et plusieurs étapes de vie.
L'histoire que l'on suit, c'est également l'histoire des parents : la mère et ses hommes dans le Tambour, certains Juifs, d'autres Nazis, mais qui connaissent tous un destin tragique. La mère encore et ses hommes dans le cerf-volant qui tour à tour sombrent eux aussi, cette fois à cause du régime maoïste.

Pourtant, si j'ai adoré le Tambour, Le cerf-volant bleu m'a laissé plus indifférent. Pourquoi ? Ce ton plus réaliste et plus froid ne m'a certes pas aidé à m'immerger dans l'histoire, bien que certains passages ne donnent pas envie de détourner les yeux de l'écran. Mais je crois plus encore que c'est le contexte qui m'a fait ressentir une différence d'appréciation entre les deux films. En effet, si je connais assez bien l'histoire de la montée du nazisme en Allemagne, je me rends compte que je ne connais rien du tout au socialisme chinois, sinon des lignes très grossières. Ces deux films ne prennent pas le temps comme le ferait un film de science-fiction de poser leur univers, car il s'ancre dans une réalité que le spectateur est censé connaître. Hélas pour moi, ce n'est pas le cas de la réalité que décrit ce film.
Un jour peut-être, lorsque je serai mieux renseigné sur la Chine maoïste, je reviendrai vers ce film. J'aurai alors plus de clés pour savoir s'il m'a plu.