Après la belle incursion de notre cinéma hexagonal dans le genre avec les réussis Grave, Dans la Brume et La Nuit A Dévoré le monde, il est beau de voir ce dernier continuer sa route ambitieuse vers d'autres contrées.
Ainsi, après l'eau du Grand Bain, ses producteurs Alain Attal et Hugo Sélignac (cette fois accompagnés par Jérôme Seydoux) plongent encore plus profond avec Le Chant du loup , un film de sous-marins français, excusez du peu.
Accompagnés d'un casting toujours aussi prestigieux. Omar Sy, Mathieu Kassovitz, Reda Kateb et le très bon François Civil (qui confirme ici ses choix toujours intéressants) la bande se retrouve réunie devant la caméra d'un nom moins familier, celui d'Antonin Baudry.
Ancien diplomate, scénariste de Quai d'Orsay (film et bande dessinée) , ce dernier s'empare ainsi de son projet le plus ambitieux. Méticuleux, appliqué, son investissement au sein du film est palpable, tant par ses choix scénaristiques que par la belle tension qu'il arrive à mettre en place. Si le film s'égare un peu dans l'écriture de son personnage principal, l'oreille d'or incarné par François Civil, aucune autre ombre ne viendra gâcher ce projet ambitieux qu'est Le Chant du loup.
Doté d'une ambiance froide, sèche et tendue, le film est ainsi fait de ces immenses enjeux qu'ont ces marins sur les épaules ; le destin d'un pays, les choix cruciaux à opérer à la seconde près. Délaissant leurs vies, ces hommes trouvent ici l'hommage respectueux et spectaculaire qu'ils méritent. Le Chant du loup se fait ainsi l'hymne d'un cinéma français talentueux et ambitieux qui ne se cherche plus qu'un public pour exploser.