Un film de guerre dont le décor s’éloigne des derniers classiques du genre, qu’ils viennent d’outre Atlantique ou du cinéma français : une gageure. Antonin Baudry a réussi avec Le Chant du Loup. Il donne d’entrée le ton de ce que va être l’intégralité de son long-métrage : un sous-marin français est dissimulé dans les eaux syriennes et doit récupérer des nageurs français, dans une zone infestée de soldats ennemis. Mais quelque chose rode, la panique s’installe, et l’opération de sauvetage devient une scène de tension spectaculaire.
Le reste du film sera fidèle à son introduction. Antonin Baudry sait jouer avec l’angoisse du spectateur, plongé dans un cauchemar claustrophobe avec les protagonistes. Le Chant du Loup (qui tient son nom du son qui alerte un sous-marin qu’il a été repéré par un sonar ennemi) est un blockbuster à la française. Rien de péjoratif dans la dénomination : au contraire d’un film grand spectacle US, malheureusement souvent désincarné, le film de Baudry ne s’oriente pas dans le sensationnel et préfère chercher la complexité et la profondeur (sans mauvais jeu de mots).
Le film se veut réaliste et décrit minutieusement, toujours avec pertinence, le détail de la vie sous-marine de ces militaires, leurs postes.
C’est passionnant sans jamais nuire à l’intrigue et au spectacle. Blockbuster, le Chant du Loup l’est toujours avec son casting hors-norme : Reda Kateb, toujours aussi intense, Mathieu Kassovitz et la nervosité qui lui sied parfaitement depuis le Bureau des Légendes, Omar Sy, héros insouciant et courageux. Face aux poids lourds, François Civil, dans son premier grand rôle, impressionne par son aisance.
Antonin Baudry signe un film de guerre puissant, claustro et nerveux, où la musique et le design sonore prennent une place à part entière.