Parce qu'on ne peut pas mettre zéro
Un dimanche, brumeux, température proche de zéro. Une petite envie de voir un film de série B comme souvent le dimanche, blottis sous la couette. On met Left Behind sans vraiment lire le résumé, en ayant seulement vu la bande annonce. Si vous vous reconnaissez, arrêtez tout de suite et cherchez un autre film. Un film catastrophe ? A coté de cette daube, 2012 est un grand film d'auteur qui pourrait bien vous faire vibrer.
Après 25 minutes de film, rien ne s'est encore passé. On plante le décor, les personnages, qu'on peut classer dans 2 groupes : les fous de Dieu hyper cathos, et les autres qui ont une vie "débridée" (entendez par cela qu'ils ne croient pas en Dieu, qu'ils trompent leur femmes, etc...). C'est plat, ça n'a aucun rythme, on s'en fout de savoir que c'est l'anniversaire de Nicolas Cage, on veut un film catastrophe, pas un film psychanalytique.
Même sans lire les critiques, j'avais déjà tout compris même avant le début de la partie catastrophe, rien qu'à la vue de la bande annonce, des dialogues et des informations qu'on a à propos de certains personnages : les catholiques vont être rappelés vers Dieu, les autres vont rester sur Terre et le chaos va s'installer (d'où le titre français du film, d'ailleurs). C'est ce qui est appelé "L'enlèvement" dans les croyances religieusses. Dieu rappelle ses agneaux auprès de lui, pour les sauver du chaos qui va arriver sur Terre (bien sûr, une fois qu'il aura rappelé ses agneaux, ne resteront sur Terre que les pires crapules, alors forcément ce sera le chaos...). C'est carabiné, on s'y attend, aucun suspense n'est laissé possible.
Après cette introduction très longue qui nous endort presqu'entièrement, on a l'élément principal du film : de nombreuses personnes disparaissent subitement, ne laissant derrière elles que leurs vêtements, leurs bijoux et leurs pace maker. Encore un bel exemple de propagande catholique à deux balles : les enfants et les bébés disparaissent eux aussi, qu'ils croient en Dieu ou pas. Pourquoi ? Sûrement parce qu'ils sont encore purs.
Pendant que la fille cherche son frère dans le centre commercial où il a disparu, le papa (Nicolas Cage) tente de garder son avion dans les airs et de le ramener à l'aéroport dont il est parti. On aurait pu se dire que l'histoire se partagerait entre l'avion et la fille sur Terre, mais rien de tout ça : on ne se concentre que sur l'avion, les éléments sur Terre n'ayant presqu'aucune place dans le film. Et quand je dis "l'avion", je parle de la première classe et le pilote : en effet, on a l'impression qu'on est dans un petit avion Ryanair où il n'y a que 20 personnes. Or, on est dans un Transatlantique faisant la liaison New York - Londres. Il devrait donc y avoir 200 ou 300 passagers à bord. Bizarrement, on n'en voit pas un dixième. Et de nombreuses carricatures dans ce si petit nombre : une petite vieile un peu folle, un nain, une mère paranoïaque croyant que son mari (riche joueur de basket) a organisé l'enlèvement de leur fille en plein vol, un journaliste d'investigation, un hôtesse de l'air blonde...et un musulman. Le musulman nous apprendra d'ailleurs qu'être musulman ne signifie pas être terroriste. Comme si on ne le savait pas...
D'un point de vue jeu d'acteurs, la majorité d'entre eux semble avoir été piochée au hasard en rue. Ils jouent plutôt mal, c'est surjoué et on n'y croit pas une seconde. Même Nicolas Cage et Chad Michael Murray ne relèvent pas le niveau. Dommage pour Nicolas Cage, un petit accroc dans sa carrière.
Le film n'est au final qu'une propagande pour la religion catholique. Il faut croire en Dieu, vivre une vie correcte, sans tomber dans les pêchés. Il faut être quelqu'un de bien. Les gens qui ne le sont pas n'auront pas droit au paradis. A la fin du film, il ne reste rien de ce film. C'est très américain, catho-catho, et aucun élément n'arrive à nous en faire garder une vision positive. Une grosse daube, et comme dit dans le titre, malheureusement on ne peut pas donner zéro, sinon c'est ce que j'aurais fait...Dommage, ça aurait pu être bien mieux.