Mine de rien, cela fait quand même onze ans que nous n'avions plus vu le Chat Potté, et par extension, l'univers de Shrek, sur grand écran. Soit une éternité.
Pas que ce soit un mal, à première vue, surtout après un premier épisode du minou à l'épée ultra déceptif et peu inspiré avec son méchant oeuf pourri en guise de nemesis.
Le Chat Potté avait donc une revanche à prendre en 2022, histoire de laisser une bonne impression.
Et, surprise, cette bonne impression est au rendez-vous de cette Dernière Quête.
La première chose qui frappe l'attention est l'aspect graphique du dernier DreamWorks, qui abandonne son ultra réalisme pour emboîter le pas à Sony et à son Spider-Man New Generations . Pour mieux emprunter son approche du cel shading et de l'animation bondissante.
Il en résulte un ultra dynamisme qui donne un sacré coup de fouet à la franchise. Potté, ainsi, ne se sera jamais montré aussi virevoltant et plein d'énergie, surtout lors de certaines scènes d'action décoiffantes, associées à un véritable feu d'artifice de couleurs spectaculaire qui ravit l'oeil et immerge immédiatement dans cette aventure trépidante et sans aucun temps mort.
Le Chat Potté 2 : La Dernière Quête se montre aussi bien plus hardi dans son utilisation de nouvelles figures de contes de fées qu'il met en scène, à l'image de Boucle d'Or et de sa famille ours customisés en un gang de crapules attachant.
Mais ce qui est un poil de moustache dommage, c'est que tout cela s'inscrit dans un scénario archi classique de chasse à l'artefact, baignée dans le bon sentiment et flanquée d'un sidekick canin très attendu.
Car à côté de ces quelques facilités et procédés pour, bien sûr, garantir l'attention du jeune public, La Dernière Quête se permet, dans un élan tout à son honneur, d'atténuer son festival de couleurs par quelques passages d'une mélancolie que l'on n'aurait jamais soupçonnée. Car DramWorks n'hésite pas à confronter Potté à sa propre mortalité, à le dépouiller de ses aptitudes et de son arrogance pour mieux le mettre à nu et le priver de son plus grand super pouvoir : sa légende.
Soit une introspectation qui résonne tout entière avec les questionnements liées au western, dont de nombreux clins d'oeil en rappellent l'esprit alors que certains cadres du film font du pied à Sergio Leone et Akira Kurosawa.
Tandis que la véritable menace, c'est ce grand méchant loup impressionnant, symbole de mort, qui instille une peur qui colle à la peau. Sa carrure et son habilité au combat le hisse en antagoniste implacable le plus réussi de l'entreprise, charriant au passage une maturité, mais surtout une noirceur qui rappelle sans nul doute celle des récits des frères Grimm et qui pourra peut être déstabiliser les plus petits.
Soit un étonnant mélange de classique et de prise de risque, animant une aventure rocambolesque qui ne pourra que faire ronronner de plaisir.
Behind_the_Mask, lécheur de leche.