Si il fallait encore se demander il y a quelques années où était la créativité dans le cinéma animé américain, la question ne se pose plus, c'est actuellement Dreamworks qui l'a piqué à tout le monde, qui fait joujou avec depuis le début des années 2010 et qui ne la laisse plus à personne.
Vous trouvez que cette entrée en matière est hors-sujet ? Voici un vrai hors-sujet :
Contrairement à la DeLorean qui a fini dans le film final, les protagonistes de Retour vers le Futur avaient eu le droit dans une des versions du script à un frigo ! Voilà, voilà, voilà...
Si je fais le parallèle entre la créativité (ou plutôt son manque actuel), et un joujou avec lequel jouerait un chat, c'est parce qu'on parle du second volet d'un spin-off d'une franchise qui m'aura surtout laissé indifférent. Et pourtant, si j'ai que très peu adhéré à la franchise Shrek, j'avais bien aimé le premier volet du Chat Potté ! À l'époque, ce que je voyais comme une énième tentative de surfer sur le succès de la saga Shrek m'a plutôt bien surpris ! Et voilà que Dreamworks pousse les potards à 11 dans sa suite, qui aura mis près de 10 ans à accoucher (beau bébé tout de même !)
Déjà, visuellement, ça claque. Et pas qu'un peu, puisque j'ai eu l'effet "wow" avec la mâchoire qui tombait pendant la moitié du film ! Il a une patte unique, une mise en scène inventive, des décors magnifiques, un chara-design soigné et vraiment, on sent l'aboutissement de la méthode d'animation déjà initiée dans Les Bad Guys. Mais si il se limitait qu'à ça, ce serait un peu léger.
Car j'ai vu aussi dans Le Chat Potté 2, sous ses airs de divertissement grand public, des thèmes plutôt matures être évoqués, comme ,notre rapport face à la mort, la trahison, le regret ou encore la meilleure dépiction d'une crise de panique que j'ai vue de ma vie, toutes œuvres confondues, à tel point que quand je revois cette scène, j'ai le cœur qui se serre car je reconnais là la sensation que j'avais quand j'en faisais il y a quelques années. Mais on n'est pas là pour parler de moi.
Niveaux personnages, je crois qu'on assiste là à la création de l'un des meilleurs méchants de l'univers des films Dreamworks, à égalité avec le seigneur Chen de Kung Fu Panda 2 (Bernard Alane <3). Loup est impactant. Sa scène de rencontre avec Potté est une partition jouée magistralement, chacune de ses apparitions, signalées par des notes sifflées de Douce Nuit (sans déconner) me fait frissonner, et la voix de Doudou Masta en VF ajoute un coffre supplémentaire au personnage, qui le rend encore plus effrayant qu'il ne l'est déjà (si y'avait déjà besoin).
L'une de mes plus grandes craintes niveau personnages, c'était Perrito, que j'avais identifié dans les bande-annonce comme le sidekick nul et chiant. Et même si au début, il se comporte comme tel, il évolue de fort belle manière au fil du long-métrage, à tel point que je l'apprécie sincèrement. C'est Maxime Beaudouin qui lui prête sa voix en VF et il pousse vraiment les potards à 11 en terme d'énergie à apporter au personnage, c'est du tout bon.
Potté et Kitty, je les mets dans le même panier vu que leur progression dépend l'un de l'autre au fil du récit. C'est Boris Rehlinger qui reprend le rôle et bon sang, ça fait plaisir ! Diane Dassigny reprend le rôle de Kitty et là aussi c'est du tout bon. Là aussi, Potté et Kitty sont excellement bien écrits, ils forment un excellent duo et là aussi, il y a eu du boulot au niveau de leur écriture !
Potté doute de plus en plus de son statut de héros, perdant pour la première fois la face contre l'un de ses ennemis (et certainement l'un des plus redoutables) et Kitty, elle, voit en ce héros plein d'égo quelqu'un en qui elle pourrait avoir confiance, elle qui a souvent été trahie. Cet enchevêtrement qui aurait pu être bordélique est diaboliquement maîtrisé, rendant la progression des deux matous fluides !
Le reste du casting est quatre étoiles, et ça fait plaisir d'entendre le soin tout particulier qui a été apporté à la version française.
Niveau musical, Heitor Pereira nous gratifie d'une bande-son bien pensée, qui colle bien au film, même si elle n'est pas forcément à se taper le cul par terre. Je pinaille un peu, mais je ne sais pas si je réécouterai hors-contexte des pistes de cette BO comme je le fais de temps à autre avec d'autres films Dreamworks L'adaptation française de "Fearless Hero" est bien travaillée. Mes compliments au directeur ou à la directrice musical.
Pour concluse : visuellement superbe, émotionnellement impactant, avec l'un des meilleurs méchants que nous a servi le studio ces dernières années, et des thèmes étonnamment matures pour son public cible, Le Chat Potté 2 réussit l'exploit d'être non seulement une excellente suite à son prédécesseur, mais également d'être un excellent film en soi.
Hommage à Sizefac pour la manière dont j'ai écrit ma critique. SF est un con ^^'