Au sortir de la salle, le sentiment d'avoir passé un agréable moment d'animation, bien meilleur que le premier opus de 12 ans son aîné, sans avoir les frissons absolus qu'on m'avait promis. J'en attendais peut-être trop. Avec son matériel de base, sans doute le métrage est il la meilleure proposition que Dreamworks eu pu produire.
Sans être révolutionnaire, la construction du récit fonctionne. Les thèmes de l'amitié, du courage, de la famille, de l'hybris et de l'humilité sont traités sans détour et de façon originale. On peut se questionner sans bâiller devant les enjeux de la fin du héros éternel, de la quête d'immortalité, du lien entre indépendance et solitude. La morale sur la valeur de la vie, la résilience et l'incomplétude de l'existence, attendue, reste efficace.
Dans la forme, Dreamworks remplit le cahier des charges du film d'animation moderne à la Spider-Man New Generations : en mettre plein la vue en restant lisible grâce au cel shading. Les scènes de combat sont un sans-faute visuel, même si souvent un peu trop burlesques pour un film qui peine à conserver l'équilibre entre un ton enfantin et parfois très sérieux.
Car oui, on se surprend à avoir peur, d'un personnage en particulier. Évidemment, tout le monde en parle, le gros point fort du Chat Potté 2 - La dernière quête : son antagoniste. Et je parle du loup hein, pas de Big Jack Horner, méchant fonction et caution immorale dont on prévoit la défaite à la seconde où il apparaît. Non, je parle du loup blanc, la Mort, aux yeux rouges, un être surpuissant, au calme froid, assoiffé de sang, terrifiant, inéluctable, superbement animé. On tend l'oreille en quête de son sifflement, on attend chacune de ses apparitions, qui parviennent pourtant à nous surprendre à chaque fois.
Tant et si bien que, pour nous, spectateurs adultes, le reste en vient à passer au second plan. On ne va pas se mentir, les intrigues autour de Kitty, de Boucle d'Or et du chihuahua, elles sont bien mignonnes, mais elles donnent l'impression de faire du remplissage. On s'y attache, mais elles ne tiennent pas la comparaison de la relation entre Potté et la Mort, entre le héros mythique mis à nu et son destin tragique personnifié.
Résultat, les moments de pure détente et de comédie paraissent au mieux superficiels, au pire carrément lourds, pas aidés par une traduction française que j'ai trouvé trop souvent aux prunes. En définitive, le film s'offre de telles fulgurances qu'elles en viennent à déstabiliser son équilibre général, là où le premier opus était plus banal, mais plus régulier.
En attendant, c'est un retour réussi pour l'univers de Shrek, et on a hâte de voir ce que Dreamworks nous réserve pour la suite.