Qui aurait pensé qu’à 24 ans j’aurais encore eu peur du grand méchant loup ? Un sifflement et un peu de sang ont pourtant suffit. Mais nous sommes dans une animation pour enfant, il ne peut pas y avoir d’hémoglobine me direz-vous ? Je vous répondrais : SI ! Et qu’une seule goutte, qui coule le long du front de notre héros après s’être fait scalper par l’une des faux du grand méchant loup. Et c’est bien l’absence habituel de sang dans les dessins animés pour enfant qui rend cette scène frappante et anormal pour nous spectateur, et qui marque dans un même temps la vulnérabilité et la terreur dans les yeux de notre protagoniste, qui n’a d’autre solution que de fuir face à sa peur.
Vous l’aurez compris, Le Chat Potté 2 : La dernière quête est un film d’animation qui se démarque de ses prédécesseurs, tronquant une 3D classique et sans saveur à un style d’animation proche de celle de la bande dessinée, avec des scènes d’actions faisant écho aux mangas et dont la séquence d’introduction nous rappelle à tous la série L’attaque des titans. Le film aborde une thématique forte et qui parle à chaque être humain ayant un peu de bon sens, la peur, mais la peur de quoi ? Ici notre chat a malheureusement brûlé ses neufs vies, ne lui en restant qu’une, ce dernier va prendre conscience de sa propre mortalité. La peur de la mort donc, va être au centre du film et va faire comprendre au Chat Potté que l’on ne vit qu’une fois et qu’il est donc insensé de ce laissé submerger par la peur de vivre sa vie.
Mais cette prise de conscience n’aurait pu être possible sans un antagoniste fort et mémorable. C’est un secret pour personne tout le monde en a déjà parlé, mais le grand méchant loup fait son grand retour dans le film qui détourne les contes, et traumatisera j’en suis sûr, plus d’un enfant dans les salles de cinéma. Ses yeux rouges, son regard malsain et son sifflement iconique nous rappelant celui de M le maudit, plane au-dessus de notre héros tout au long de sa quête. Le loup est quelque part, caché, vous aurez beau courir il vous rattrapera comme Michael Myers dans La nuit des masques, et aucun des protagonistes ni même le spectateur sont en mesure d’anticiper lorsqu’il surgira de l’ombre afin de faucher la vie de notre héros. C’est bien ce qui fait la force de cet antagoniste, bien qu’il soit absent la majeure partie du film, il est en réalité bien présent en nous oppressant tel une épée de Damoclès et tombera sur le Chat Potté lorsque vous vous y attendrez le moins. Et désormais, quand vous entendrez un sifflement, votre corp frissonnera et vous rappellera que la mort n’est jamais vraiment loin, et alors vous songerez qu’il ne faut pas se laissé submerger par la peur, car sinon c’est elle qui vous prendra votre vie.