Je vais m'appuyer sur deux œuvres, L'une est Dans le studio Ghibli – Travailler en s'amusant de Toshio Suzuki. Et L'art du Château Ambulant, qui m'ont été un support précieux pour la compréhension du travail de Miya, ainsi que le travail fourni pour la réalisation du Château ambulant.
Une ouverture qui nous plonge directement dans l’univers de Miyazaki, une ballade amenée par la bande son et la déambulation de cette machine qui n'est d'autre que l'illustre Château ambulant, qui vient se poser sur le versant d'une montagne. Je ne peux que citer le critique Patrice Bloudin "D'un nuage duveteux émerge lentement, avec un bruit de ferraille, une brinquebalante ? Forteresse escaladant la pente herbeuse d'une montagne, tandis qu'en contrebas, dans la vallée, une faiseuse de chapeau rêve au prince parfait qui viendra la tirer de son interminable ennui."
Machine, personnages et paysages s’emmêlent de façon harmonieuse comme les rouages d'une montre, d'une machine, comme le sont toutes les parties du Château de Hauru. Cette déambulation du château le fait prendre diverses formes il subit continuellement une métamorphose comme les personnages. En effet il s'agissait pour Miya de faire ressortir le château comme un personnage à part entière, c'est ce qu'explique Norito Takaya dans L'art du Château ambulant « Par exemple, lorsqu'il se reconstitue dans la seconde moitié du film, après s'être effondré une première fois, il m'a demandé […] de montrer qu'il est un organisme vivant, en fait. » C'est par la métamorphose des personnages que le film suit son cheminement, Sophie jeune fille transformée en vieille dame devient alors plus sûre d'elle et développe un nouveau regard sur le monde qui l'entoure et lui permet d'avancer comme la plupart des personnages.
Puisque c'est aussi par le regard de ses personnages que Miyazaki traite le Château ambulant, avec le personnage de Hauru qui pose un regard sur la guerre qui se déroule dans le film entre deux royaume voisins. Mais il n'a pas voulu annexer Le Château ambulant sur la guerre, c'est juste le contraste apporté entre la nature qui est un havre de paix et la société des hommes qui se trouve mêlée à ? la guerre. C'est un rapport que Miyazaki apporte dans ses films comme il fait pour Princesse Mononoké avec l'opposition entre le Dieu-cerf (nature) et Dame Hiboshi (société des hommes).Et c'est donc par l'évolution de ses personnages qu'ils deviennent plus humain qu'il ne l'étaient et se rapprochent de la nature apaisante.
C'est cette image aussi symbolique que poétique que vient se figer la fin de l'illustre Château ambulant.
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