Un château aux multiples facettes
Je trouve que pour ce film, Miyazaki est allé exactement là où on ne l'attendait pas.
Le film est complexe, torturé, parfois incompréhensible, surtout pour des occidentaux. Mais ma première remarque portera sur l'audace qu'il faut, en plein succès, pour oser réaliser un film qui va secouer les critiques au risque de se les mettre à dos avec une oeuvre parfois rugueuse.
Pour accompagner l'héroïne dans cette aventure sombre, Miyazaki a implanté un chien. Celui-ci va clairement servir de ressort comique. Et je n'y vois pas d'autres but. Et je dois avouer, qu'il fait du bien ce personnage.
Mais le château ambulant c'est surtout une critique sur les apparences. Ici, les masques tombent et les apparences se dévoilent. Comme si le coeur se lisait sur les visages. Sophie en est l'incarnation même. Il en va de même pour les sentiments que les personnages éprouvent les uns pour les autres. L'amour respire la jeunesse, la haine transforme en phoenix furieux... Une analyse approfondie peut nous en dévoiler beaucoup aussi sur l'épouvantail (magicien d'Oz?) qui les suit partout.
Les personnages se transforment suivant leurs émotions durant toute l'oeuvre.
Il y a aussi d'énormes références aux contes classiques dans ce film. L'épouvantail, évoqué plus haut qui se transforme grâce à un baiser, le nom de Pendragon, qui se passe de commentaires, le mythe lié aux étoiles, Calcifer qui représente le coeur Hauru... De nombreuses références bousculées, dépoussiérées par Miyazaki...
Bref, à travers cette confusion apparente vit un scénario riche et maîtrisé.
Une grande oeuvre de Miyazaki, une de plus même si elle n'est pas la plus grande.
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