Suite et fin du diptyque sur la jeunesse de Marcel Pagnol, sorti seulement deux mois après La Gloire de mon père. Cette "suite" raconte donc comment, après avoir fait connaissance avec Marcel et sa petite famille si atypique, ce dernier va découvrir les joies des premiers amours auprès d'une petite peste fortunée vivant non loin des collines de sa maison de vacances. Même réalisateur (Yves Robert, toujours aussi simple et efficace), même équipe, mêmes acteurs cette fois-ci agrémentés de nouveaux personnages...
Nous avons donc ladite peste (Julie Timmerman, brillante), son père (Jean Rochefort), poète alcoolique, ainsi que quelques autres protagonistes en la présence de l'excellent Jean Carmet en gardien du fameux château, ainsi que les gardes-champêtres Philippe Uchan, Jean-Marie Juan et Ticky Holgado, le premier étant un ancien élève de Joseph, le père de Marcel. Beaucoup plus sombre, plus triste et moins enjoué comme l'était la première partie, Le Château de ma mère contient de nombreuses scènes attendrissantes mais qui sont rapidement phagocytées par des séquences terriblement poignantes.
Étant tour à tour inquiétant (les traversées du château), mettant mal à l'aise (l'arrivée du gardien) ou encore tout simplement bouleversant (l'épilogue), le long-métrage flirte entre les interdits multiples, la rivalité entre frères ici légèrement appuyée mais aussi les révélations familiales et les problèmes de crise que celle-ci peut éventuellement rencontrer. Ainsi, Le Château de ma mère diffère de son prédécesseur en abordant des thèmes plus graves et plus tristes, concluant avec beauté et maestria l'une des plus belles biographies françaises.