Le film, Rabbit Proof Fence (je l'ai vu en VO), rentrera dans le panthéon des très mauvaises adaptations de livres qui, paradoxalement, leur permet d'avoir une grande audience... La déception est à la hauteur des attentes (comme toujours), comment faire un film sur un traumatisme national.
L'affaire des générations volées a conduit à une déshumanisation des populations indigènes comparable à celles de l'Apartheid en Afrique du Sud. Le livre (de Doris Pilkington Garimara) relate l'histoire de ces trois femmes qui fuirent un établissement éducatif créé par le gouvernement de la Western Australia pour les métisses aborigènes. Le point de vue de l'auteur est Aborigène, dans le sens ou elle tente d'approcher le récit de manière holistique en se détournant de toutes accusations et tente d'approcher l'histoire par le prisme de Molly Craig.
Le film est une démonstration caricaturale des évènements sans intérêt ni cinématographique ni historique. La reconstitution historique est digne d'un documentaire produit par la BBC. Le pire affront de ce film est certainement le personnage de Neville, personnage vulgaire et mal campé. Le Moogoo joué par David Gulpilil n'a pas à se pâmer, son absence de dialogue est symptomatique d'un film fait par des blancs qui parle à la place des Aborigènes. Finalement, le désarroi est complet. Les rares scènes intéressantes sont celles des personnages, grandioses et silencieuses...