Les enfants des rues pullulent encore dans le Moscou de 1923. Plutôt que de les renvoyer dans un orphelinat, un éducateur a l'idée de fonder avec eux une entreprise collective en pleine campagne. Nikolaï Ekk a peu tourné mais il a le privilège d'avoir réalisé le premier film parlant soviétique. Une oeuvre de propagande, certes, mais loin d'être unidimensionnelle et qui par bien des côtés reste un film muet, notamment dans son esthétique et avec ses cartons qui intelligemment font progresser l'action, alors que la voix off se situe plutôt dans le registre solennel. Le film est animé de multiples chants et bien que mélodramatique possède une énergie de tous les instants. Un grand film bien au-delà de son aspect politique.