C'est une assez bonne surprise pour moi, je ne pensais pas pouvoir autant aimer ce film.
En effet, à la première présentation entre lui et moi, on me le présente comme étant un film long (2h35), quasi inaccessible, un petit OVNI de cinéphilie.
Et pourtant, je regarde le film et j'y plonge la tête la première. J'y adhère, je suis avec lui.
LES PLUS :
- Le son et la musique (montage sonore au top, qui prend des partis prit spécifiques)
- Le noir & blanc : servant la narration
- Les plans séquences : donne un aspect documentaire (appuyé par la mise en scène et la narration).
LES MOINS :
- Sa longueur : car oui on n'accroche pas toujours
CRITIQUE
Le scénario : On peut le dire, le scénario tient sur quelques lignes. Mais le film a un aspect documentaire, venant nourrir notre curiosité. On suit l'histoire d'un coché que Nietzsche a rencontré une fois.
Janvier 1889. Turin. Le philosophe allemand Friedrich Nietzsche
s'oppose au comportement brutal d'un cocher flagellant son cheval qui
refuse d'avancer. Nietzsche sanglote et enlace l'animal. Puis son
logeur le reconduit à son domicile. Le philosophe y demeure prostré
durant deux jours, avant de sombrer, au cours des onze dernières
années de son existence, dans une crise de démence. Tel est le
prologue initial du film qui s'attache, ensuite, à décrire
minutieusement la vie du cocher, celle de sa fille et, enfin, celle du
cheval…
Cependant, au-delà du scénario il y a la vie de ce duo (père/fille), qui est passionnant à voir dans son quotidien. Au fur et à mesure qu'on les suit (à travers 6 jours), nous découvrons leur façon de vivre, les niveaux de pouvoirs et de dépendances qu'ils ont entre eux, etc...
Le film donne peu de clés de lecture, néanmoins j'en dégagerai 2 :
1] Nietzsche : car il est cité plus haut --> Une lecture philosophique du film est possible.
2] La religion : Cette idée de tempête et d'obscurité qui apparaît à la fin du film, comme si nous étions aux portes de l'apocalypse.
Le noir & blanc : il apporte une dimension nouvelle aux clairs/obscurs travaillés. Il permet de donner une clé de lecture sur les relations entre les personnages, tout en le raccrochant à cette claustrophobie.
La tempête : Cette tempête qui sévit pendant toute la durée du film (quasi mystique), vient donné un sentiment de claustrophobie encore plus intense dans la vie de ces personnages.
En plus de tout ce qu'elle apporte au son et à l'image elle isole les personnages dans leur simple maison (où ils retournent après être parti).
Le son : J'ai rarement vu une telle utilisation du son. Surtout au niveau des bruitages : on entend certains bruits et non d'autres auxquels on s’attend. C'est du génie, ça crée encore plus un décalage entre nous et ce monde.
Cette "critique" est très succincte, mais je vous invite à trouver le moment dans votre vie pour regarder ce film. Cependant, il faut le vouloir pour le voir.