J'en perds la tête

Nous sommes en 1899 et Georges Méliès continue de faire "joujou" avec ses outils cinématographiques, sans se douter que l'Histoire est en marche grâce à lui et que ses amusements vont changer la face du monde.
Le Chevalier Mystère est un court métrage d'une minute et demi montrant un chevalier qui dessine un visage sur un tableau, celui-ci prend vie et le chevalier le sort du tableau, le met sur son épée, le fait bouger. Puis il lui donne un corps avant de le refaire disparaître et renvoyer la tête à son état initial, celui de dessin.
Si Georges Méliès est aujourd'hui considéré comme le père spirituel du cinéma, il est important de ne pas oublier que son activité première était prestidigitateur et que les premiers films étaient diffusés dans des fêtes foraines. Le cinéma est alors un outil, aux yeux de Méliès, pour réaliser des petits pièces de théâtres pour amuser ou terrifier le public, ou bien, des spectacles de magies, en usant des techniques cinématographiques. C'est ainsi que Le Chevalier Mystère est une nouvelle variante de la tête qui parle, astuce rendue possible grâce au cinéma, bien entendu.
Les années n'ont pas été tendre avec la pellicule et de nombreuses imperfections sont visibles. Méliès en est encore, relativement, à ses débuts (4ème année de réalisation) et pourtant, tous ses effets ne sont pas toujours parfaitement maîtrisés. Le côté artisanal du cinéma originel ne doit pas être oublié.
Le Chevalier Mystère reste cependant un très beau témoignage des balbutiement du cinéma, nous replongeant dans une époque disparue.