La planète Zira, accompagnée s'il vous plait de son soleil, va frôler la terre et provoquer le début de l'apocalypse qui se terminera en beauté par la collision avec Bellus le gros soleil qui arrive juste derrière. Alors déjà il faut m'expliquer comment une planète qui tourne autour de son soleil peut se ramener à fond les ballons avec tout son système solaire et comment ils peuvent calculer avec leur technologie boulier, crayon, papier, la trajectoire d'un objet hyper rapide en rotation aléatoire autour de son soleil qui suit lui-même une courbe aléatoire et savoir que le premier ne touchera pas la terre mais le second si ??!? Mais siiii, le soleil est plus gros que la planète bien entendu et la vitesse et la trajectoire sont très faciles à calculer, pour de vrais scientifiques...

Crédibilité zéro total dans tous les compartiments et budget rikiki pour de la science-fiction soit, mais qu'est-ce qu'on se marre quand même. Comme souvent à cette époque, le danger est relayé dans une sorte de sphère imaginaire qu'il faut appréhender par le discours de scientifiques totalement approximatifs que tout le monde écoute religieusement avec le plus grand calme, même s'ils annoncent la fin du monde. Avant tout, l'intérêt est de sonder la psychologie humaine et les réactions d'un groupe face à une situation inimaginable. Alors oui, ça parait intéressant dit comme ça mais les personnages y sont tellement civilisés et unidimensionnels et les interprètes tellement monolithiques et aux fraises... Le film a tout intérêt à avoir de sérieux atouts pour convaincre pleinement le jeune curieux. Mais comme dirait l'autre, les vieux classiques, c'est bien, c'est juste un peu plus long à la détente. Ici c'est tout à fait ça, long à la détente. Pas dans le sens ou c'est lent, ça c'est normal et ça n'est pas vraiment le cas ici, même si l'action vous pouvez oublier ; Non, plutôt dans le sens où les Hommes mettent du temps à bien tout capter et à réagir, il faut bien tout leur expliquer, forcément c'est tellement... futuriste comme concept.

50 personnes seulement vont être choisis pour aller dans le vaisseau arche de Noé qui compte aller sur Zira après son passage près de la terre pour éviter Bellus le massif. 600 personnes travaillent sur la construction du vaisseau. Et tout tourne autour de cette idée de sélection avant l'heure fatidique.

***multi spoiler***
Le héros, simple pilote coursier sans utilité notoire comme il le dit lui-même, se retrouve par une suite d'impossibles probabilités, assistant des scientifiques, puis responsable du chantier de la fusée et enfin pilote de cette dernière avec son ticket en poche en prime. Il devient copain avec la fille du scientifique qui lui paie même son billet tellement elle craque trop en secret pour lui. Mais lui ne veut pas de ce ticket d'amour. Il veut être choisi pour être vraiment utile à la mission. C'est alors que le médecin prétendant à la demoiselle, très jolie au demeurant, propose finalement au héros, avec lequel il se chamaille depuis le début, d'être le pilote de secours voyant ses propres chances de conquérir la belle réduite à néant devant la pureté des sentiments de son rival. C'est y pas beau ça. Une poignée de bons américains pensent à l'amour et à la fraternité alors que toute l'humanité périt. Magnifique. Si quand même, dans les 10 dernières minutes, y en a qui commencent à réagir quand même "bin hé ?! Et nous alors !?"...

Un jeune couple joue aussi à la tombola du grand départ où chacun scrute anxieusement les résultats sur un tableau comme au bac. Le jeune homme obtient son ticket (ouaiiis) pendant que les autres font des moues de lycéens déçus à côté l'air de dire : mince, nous on va mourir... Comme la fiancée du jeune homme qui elle n'obtient pas son ticket. Snif. Dans un geste d'amour pur, le fiancé redonne sa place aux trois responsables en chef, le super scientifique qui connait tout, son assistant qui a plutôt l'air d'un mécano qu'autre chose, et le super entrepreneur en fauteuil roulant, ignoble égoïste qui ne pense qu'à sa survie et finance quasiment tout le projet. Grande scène de tension... Le super scientifique, très au courant du nombre maximum drastique de passagers possibles, finira par réincorporer le jeune homme et la jeune femme en lançant un très assuré : "redonnez lui son ticket, et à sa fiancée aussi, nous compenserons le gain de poids en allant plus vite pour le voyage"... Mouahahah !
***spoiler***

... Ces moments croustillants plein de bonté humaine pullulent... J'adore quand la voix du haut-parleur commence à crier : "dépêchez-vous, il ne reste que 3 jours avant la fin et nous avons 1 jour de retard, équipe 5 au chantier principal, allez on se presse !"

écriteau culte : "Waste anything except TIME. TIME is our shortest material"

Mine de rien, malgré le traitement très spécial, on retrouve nombre de thèmes fondateurs de la SF. Et même visuellement, alors que c'est ultra kitch (un potentiomètre sert à changer de caméra et un peu plus tard, il servira de freins !), on retrouve nombre d'images clés des succès à venir, notamment un nombre ahurissant de plans quasiment à l'identique qui peuvent être retrouvés dans les films d'Emmerich, de la ville submergée en passant par les petits chiens sauvés.

C'est donc un 5 sympa parce que oui, les 5 aussi, y en a des sympas.
drélium
5
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le 26 juil. 2011

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drélium

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