Adapté du roman éponyme de Philip Gordon Wylie et Edwin Balmer, Le choc des mondes fait partie des films cultes de la science-fiction. Retour sur une oeuvre qui marqua son époque.
Quand on parle fin du monde ou collisions de météorites avec la Terre, toutes sortes de films plus ou moins bons nous viennent à l'esprit, dont Armageddon, Deep Impact ou encore 2012. Si l'on ne pouvait pas reprocher à ces métrages leur aspect blockbuster qui en met plein les yeux, ils y avaient souvent perdu leur âme, et surtout leur fond à base d'altruisme, car c'est toute la base de cette production, l'altruisme. Ne vous attendez à rien de spectaculaire, hormis quelques petites séquences catastrophes qui ont pas trop mal vieillies, mais attendez-en ce que l'on appelle de la « grande science-fiction », celle où le but n'est pas de nous montrer de l'improbable, mais seulement de critiquer ou mettre en avant l'humanité.
C'est simple, efficace, mais l'on regrette qu'il faille monter dans une machine à voyager dans le temps, jusqu'en 1951, pour trouver ce qui nous manque tant dans le cinéma post-moderne.
Bref, Le choc des mondes, hormis son histoire qui frise l'improbabilité, du fait de nos connaissances qui ont évolué, n'en reste pas moins quelque chose de très agréable et surtout très crédible quant aux réactions des humains, qui sont les mêmes que celles qu'auraient ceux d'aujourd'hui. Quarante personnes sont élues à la loterie, et très vite l'envie de tuer pour voler un jeton prend place, mais qui resterait-il si tout le monde s'entre-tuait ? Les quarante derniers seraient les plus vils et les moins en position d'assurer la pérennité de l'espèce. Une véritable loi de la jungle, pourtant ébranlée par un regain d'abnégation, certains n'hésitant pas à laisser leur place, par amour, bonté, ou comprenant simplement que l'avenir n'appartient pas aux anciens, mais aux jeunes.
Le livre dont l'oeuvre est inspirée est quelque peu écourté, l'exploration de la planète étant laissée de côté, la faute à un budget bien maigre qui n'eut que tout juste permis d'en faire un aperçu, sous forme de peinture peu réussie. De ce fait le film ne dure qu'un peu plus 75 minutes, mais l'on préfère ça à quelque chose d'interminable comme 2012, ressassant constamment les mêmes choses, et surtout il se révélera être une pièce de choix pour attirer un public novice ou craintif en terme de films vintage. Qui plus est, il fait partie des rares films de science-fiction édités en DVD dans la langue de Molière, autre atout pour qui voudra faire découvrir ce cinéma souvent oublié par les distributeurs, et en incarnerait presque les personnages qu'il dépeint.
Pour conclure, les amateurs de science-fiction à la sauce rétro auront là un produit de qualité, sans fioritures et artifices qui détournent le regard de l'écriture. Les plus allergiques pourront toujours y jeter un oeil, sa courte durée n'engageant pas à grand chose.
Mention spéciale pour les séquences visuelles, qui se montraient tout à fait convaincantes pour l'époque, surtout vu le budget très restreint qui avait été alloué. Le film aura d'ailleurs été récompensé d'un Oscar pour ses effets-spéciaux, et nominé pour sa photographie, opérée par John F. Seitz et W. Howard Greene.
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