La supprématie blanche américaine triomphera.
Produite par George Pal et Cecil B. DeMille, pour un budget avoisinant le million de dollars, "Le choc des mondes" est une adaptation du roman de Philip Wylie et Edwin Balmer, mise en scène par Rudolph Maté.
Relecture de l'Arche de Noé à la sauce anticipation, "Le choc des mondes" baigne forcément dans une atmosphère biblique totalement assumée, narrant la fin des temps par la collision d'une autre planète douze fois plus grosse que la nôtre. Autant dire un sacré morceaux. Mais pas de panique, les américains sont là.
Car non content de ne quasiment rien raconter pendant une heure et demie, si ce n'est le triangle amoureux entre une béquasse, son médecin de fiancée et un pilote tellement courageux et mystérieux qu'elle oublie ses engagements au bout de deux minutes, "Le choc des mondes" brille par un discours (involontairement j'espère) absolument gerbant.
En effet, si l'on en croit un final d'une niaiserie bondieusarde à se tordre de rire, seuls les américains de type caucasien (et si possible croyants, faut pas déconner) auront droit d'accès à un nouvel éden aux vertes vallées, les autres nations étant trop pédantes pour prendre la menace au sérieux ou trop occupées à se tourner vers la Mecque pour construire un vaisseau pouvant abriter une race animale de chaque sexe et quarante péquenauds (plus un seul et unique chiard, allez comprendre pourquoi).
Autant dire que mis à part le charme rétro qui se dégage des effets visuels, il n'y a absolument rien à voir dans cette grosse production boursouflée, exclusivement blanche et chiante à mourir.