Le réalisateur Jean Boyer adapte ici le romancier Gabriel Chevallier, auteur d'une trilogie à succès autour d'un village imaginaire situé dans le Beaujolais. Le premier volet ("Clochemerle") avait déjà fait l'objet d'un film éponyme de Pierre Chenal sorti 9 ans plus tôt, et il s'agit ici d'une transposition filmique de la suite (intitulée "Clochemerle Babylone").
"Le chômeur de Clochemerle" est une comédie plaisante, qui débute remarquablement bien avec la découverte du personnage de Tistin, feignant congénital (un profil qui constitue une figure archétypale du cinéma français : cf "Ni vu, ni connu", "Alexandre le bienheureux", "Libre et assoupi"...).
La confrontation de ce personnage libre et paresseux - et fier de l'être - avec les autres villageois s'avère cocasse et jubilatoire, dommage que la conversion au travail de Tistin apparaisse si soudaine et si extrême, avant que le film ne s'achève dans une histoire de vol sans grande épaisseur.
Heureusement, l'expérimenté Jean Boyer peut s'appuyer sur un casting pittoresque et convaincant autour de sa star Fernandel, à l'image de Marcel Pérès (le garde-champêtre), Georges Chamarat (le nouveau curé), Ginette Leclerc (la fille publique, qui finit par en faire un peu trop), Rellys (le sacristain) ou encore de la belle Maria Mauban.