Les premières scènes font craindre un de ces thrillers à la mode qui, sous couvert d'humour, font étalage de cynisme et de violence. Mais, au coeur de cette très simple histoire de trafiquants de drogue, on se laisse gagner par la dérision des auteurs. Car, sans pour autant donner dans la farce, le réalisateur Graham Guit associe ses personnages à un ton parodique plutôt insolite qui faits d'eux des délinquants pas très futés.
Que ce soit Lenny, jeune dealer aussi résolu dans ses petits trafics d'amateur que naïf, ou bien les deux méchants qui le poursuivent , les personnages révèlent derrière leur brutalité ou leur assurance de façade une sorte de caractère infantile qui s'accommode mal de l'image habituelle du voyou pur et dur.
Volontiers discoureurs, voire geignards, ils participent d'une entreprise de dérision qui tourne en ridicule, sans outrance caricaturale, le monde glauque des dealers et des consommateurs de drogue. L'esthétisme seventies accentue le sentiment de ringardise.
L'interprétation est très réjouissante.