Roter Himmel fut pour moi un grand coup de cœur, une immersion intime et captivante dans ce huis clos. On se croit en vacances, on a l’impression de rencontrer les personnages en même temps qu’il se rencontre. Scène sont parfois banale et pour autant bourré de sens puisque Christian Petzold nous transporte avec sa caméra dans les yeux de Leon, Nadja puis Felix, et encore Leon et encore Nadja. C’est simplement brillant.
Dans ce film, on est d’abord en vacances avec Leon et Félix, on va vivre un peu cet univers paisible des vacances à la mer baltique tout en cernant doucement les démons qui hantent Léon. Dans son esprit le ciel est déjà rouge avant que l’incendie ne se rapproche d’eux. Il ne pense qu’à travailler, déterminer
à passer à côté de l’essentiel, de son ami Felix venu avec lui pour passer des vacances ; il méprise l’intellect de la fille pour qui il dit être tombé amoureux, il exerce son arrogance sur Devid pour éviter d’affronter son propre inconfort vis a vis de son corp, son physique.
Et tout le long du film, Leon passe à côté de l’essentiel, ce qu’il pourrait avoir juste en apportant une perspective différente au monde et personne qui l’entoure. Son ego le rend aveugle jusqu’au point de plus comprendre que son éditeur est mourant, la encore il préfère penser qu’il s’agit de critiques sur son livre.
Il lui faudra un drame pour se réveiller de son rêve éveillé. Et le film de Petzold nous narre tout ça avec une simplicité effrayante, car tout s ‘aligne si bien, tout peux résonner avec le spectateur. Qu’on comprenne se film correctement ou non, je pense qu’on l’aimera quand même pour ça.